La chirurgie des adénomes hypophysaires sécrétants montre de bons résultats en termes de rémission hormonale. Cependant, les facteurs de récidives restent peu connus. Se pose la question d’une infiltration tumorale histologique de l’hypophyse saine adjacente.

Nous avons réalisé une étude rétrospective observationnelle monocentrique sur 12 patients opérés par voie endoscopique trans-sphénoïdale d’un adénome hypophysaire sécrétant. Seuls les patients présentant une bonne différenciation radiologique et macroscopique entre le tissu hypophysaire sain et l’adénome ont été inclus. Une biopsie de l’hypophyse saine adjacente à l’adénome était pratiquée en peropératoire. On recherchait un envahissement de l’hypophyse macroscopiquement saine en anatomopathologie.

Un envahissement histologique de la biopsie d’hypophyse saine macroscopiquement était retrouvé chez 9 patients (75 %) soit 50 %, 100 %, et 75 % des adénomes à ACTH, PRL, et GH respectivement. Cet envahissement n’était pas significativement lié au type, à la taille de l’adénome, au score pronostic de Trouillas, ou à la rémission hormonale post opératoire. La période entre le diagnostic et la chirurgie était significativement plus longue chez les 9 patients avec une biopsie infiltrée : 22,18 mois (SD 32,12) contre 2,5 mois (SD 2,07) (p<0,05)

Il existe un envahissement microscopique tumoral de l’hypophyse macroscopiquement saine par l’adénome. Il s’agit là d’un possible facteur de récidive.