Néphropathie caryomégalique et mutation de FAN1 : une maladie endémique en Polynésie française - 17/09/18
Résumé |
Introduction |
La néphropathie caryomégalique (NCar ; gène FAN1) est une forme extrêmement rare de néphropathie interstitielle chronique (NTIC ;<45 cas décrits) de transmission autosomique récessive et caractérisée par un défaut de réparation de l’ADN (vieillissement rénal accéléré). L’atteinte caryomégalique peut également toucher le foie et les poumons.
Patients/Matériels et méthodes |
Étude rétrospective observationnelle portant sur l’ensemble des patients Polynésiens avec un diagnostic de NCar confirmé sur le plan histologique ou moléculaire (séquençage direct de FAN1).
Observation/Résultats |
Entre 2006 et 2017, une NCar a été identifié chez 6 patients avec une mutation homozygote récurrente dans l’exon 8 de FAN1 (c.2120G>A ; p.Trp707*). La présentation rénale était celle d’une NTIC non spécifique (DFGe médian au diagnostic 33mL/min/1,73m2 [3–62] ; protéinurie 0,3g/24h [0,22–0,35], absence de leucocyturie, absence d’hématurie), sans trouble électrolytique ni malformation rénale. Histologiquement (n=4), l’aspect caractéristique était observé : atrophie tubulaire, noyaux volumineux dystrophique, fibrose interstitielle. L’âge médian d’initiation de l’épuration extra–rénale (EER) était de 33 ans [27–71]. Des infections pulmonaires sont décrites chez cinq patients, avec aspect de dilatation de bronches au scanner. Trois patients présentaient des anomalies des voies biliaires (asymptomatique en dehors d’une cholestase chronique) : sténose du cholédoque (n=3), sténoses segmentaires des voies biliaires intra-hépatiques (n=2). Les apparentés hétérozygotes (n=10) étaient asymptomatiques. Après reconstitution des arbres généalogiques, un lien de parenté (avant 1790) a pu être identifié pour 4 patients suggérant un effet fondateur propre à la population polynésienne.
Discussion/Conclusion |
L’incidence des maladies rénales rares peut être largement augmentée dans les zones géographiques ou les populations caractérisées par une forte endogamie. L’identification de la même mutation chez un Maõri néo-zélandais (mutation absente des populations hors-Pacifique) suggère que cette mutation est ancienne et a secondairement diffusée aux îles du Pacifique Sud lors des grandes migrations.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 14 - N° 5
P. 261 - septembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?