La rhéophérèse : option thérapeutique dans la maladie des emboles de cholestérol chez le patient dialysé - 17/09/18
Résumé |
Introduction |
La maladie des emboles de cristaux de cholestérol est secondaire à l’ulcération de plaques d’athérome, le plus souvent aortique. Les cristaux de cholestérol sont au contact du flux sanguin et peuvent alors migrer dans la circulation systémique et emboliser dans la microcirculation. La prise en charge consiste à éviter tous les facteurs favorisant la maladie, il n‘existe pas de traitement curatif. Nous rapportons la réussite du traitement par rhéophérèse d’un patient porteur d’une maladie des emboles de cholestérols.
Observation |
Il s’agit d’un homme caucasien de 67 ans dialysé chronique depuis 20 mois pour une néphropathie vasculaire secondaire à une sténose bilatérale des artères rénales. Il présente de nombreuses comorbidités cardiovasculaires : hypertension artérielle, diabète de type 2, dyslipidémie, coronaropathie revascularisée, maladie artérielle périphérique diffuse revascularisée, accident vasculaire cérébral ischémique transitoire. Par ailleurs, il est porteur d’une aorte athéromateuse diffuse avec une lésion ulcérante de la crosse de l’aorte responsable d’une maladie des emboles de cholestérol intermittente. Le premier épisode emboligène caractérisé par un Blue Toe syndrome a été résolutif sous traitement médical optimal après arrêt des anticoagulants et traitement par Statine. Il a présenté une récidive du Blue Toe syndrome 1 mois et demi plus tard associé à des lésions nécrotiques digitales douloureuses des 2e et 3e rayons du pied droit et à une augmentation des polynucléaires éosinophiles à 1,03G/L, du fibrinogène à 4,96g/L et de la protéine C réactive à 4,5mg/L. Un doppler artériel et une angiographie ont confirmé la perméabilité des stents et l’absence de sténose significative. En l’absence de lésions revascularisables et devant le terrain diabétique jugé à risque pour un traitement par corticoïde, un traitement par rhéophérèse est proposé. Nous avons réalisé 14 séances de rhéophérèse en tandem avec la dialyse. Nous avons constaté une régression totale du Blue Toe syndrome après 2 séances et un effet antalgique avec disparition des douleurs en 5 séances. Nous avons obtenu une cicatrisation complète des nécroses digitales au bout 14 séances permettant de stopper la rhéophérèse. Le fibrinogène et les polynucléaires éosinophiles étaient respectivement à 2,95g/L et 0,7G/L. Il n’existe pas de rechute à plus de 4 mois de l’arrêt de la rhéophérèse.
Conclusion |
La rhéophérèse semble être une alternative thérapeutique intéressante chez les patients dialysés comme traitement de la maladie des emboles de cholestérol dont le pronostic est sombre.
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Vol 14 - N° 5
P. 292-293 - septembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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