Facteurs prédictifs de poussée lupique en hémodialyse chronique - 17/09/18
Résumé |
Introduction |
Au stade d’insuffisance rénale chronique et d’hémodialyse les signes d’activité du lupus diminuent nettement de fréquence et les manifestations cliniques, biologiques et immunologiques sont généralement minimes. Le but de notre travail est de déterminer les facteurs qui prédisposent à la survenue de poussées de lupus chez les patients hémodialysés.
Patients et méthodes |
Nous avons mené une étude rétrospective portant sur les patients en HD chronique atteints de LES ayant présentés une réactivation de la maladie. Nous avons retenu 7 patientes sur une période de 35 ans allant de janvier 1980 jusqu’au janvier 2015.
Résultats |
Tous les patients étaient des femmes avec une moyenne d’âge de 32,57 ans. Le délai moyen entre le début de l’HD et les premières manifestations évoquant une poussée active de la maladie était de 21,8 mois. Cinq patientes avaient un tableau de pleuropéricardite dont une compliquée de tamponnade nécessitant le drainage chirurgical en urgence, et une autre présentant un tableau d’hémorragie intra-alvéolaire. On a noté une atteinte hématologique dans tous les cas, et une pancytopénie dans 3 cas. Une poussée cutanée de la maladie était notée chez deux malades avec des lésions polymorphes. Un seul cas de neurolupus actif en post-HD a été décrit avec des crises convulsives répétitives. Le bilan immunologique était positif chez toutes les patientes avec des taux d’anticorps antinucléaires fortement positifs. Le traitement des poussées se basait sur la corticothérapie dans tous les cas avec recours aux immunoglobulines IV dans 4 cas (syndrome d’activation macrophagique (SAM) dans 3 cas et neurolupus dans un cas). L’évolution était favorable dans tous les cas, sauf pour la patiente avec neurolupus (décès par accident vasculaire cérébral hémorragique). En analyse multivariée, les paramètres identifiés comme étant prédictifs de poussée chez ces patientes étaient : la lymphopénie (p=0,01), le déficit en facteur C et S (p=0,004), la présence d’anticorps anti-cardiolipine (p=0,001), l’arrêt du traitement anti-coagulant (p=0,002). La mortalité était plus importante dans le deuxième groupe (77 % vs 17,8 %).
Conclusion |
La maladie lupique tend à s’éteindre en hémodialyse chronique. Toutefois, la possibilité de poussées sévères au cours de l’hémodialyse nécessite une surveillance plus rapprochée et rigoureuse clinique, biologique et immunologique. Il faut souligner la possibilité de réactivation du LES chez les hémodialysés chroniques.
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Vol 14 - N° 5
P. 310 - septembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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