Syndrome néphrotique corticorésistant de l’adulte : doit-on chercher une cause génétique ? - 17/09/18

Doi : 10.1016/j.nephro.2018.07.208 
A. Servais 1, , O. Gribouval 2, O. Boyer 3, A. Hummel 1, J. Dantal 4, F. Martinez 1, R. Sberro-Soussan 1, D. Chauveau 5, M. Delahousse 6, C. Antignac 2
1 Néphrologie, hôpital Necker, Paris, France 
2 Inserm U1163, institut Imagine, Paris, France 
3 Néphrologie pédiatrique, hôpital Necker, Paris, France 
4 Néphrologie, CHU de Nantes, Nantes, France 
5 Néphrologie, CHU Rangueil, Toulouse, France 
6 Néphrologie, hôpital Foch, Suresnes, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les formes monogéniques de syndromes néphrotiques corticorésistants (SNCR) ont été largement décrites mais les paradigmes décisionnels s’adressent préférentiellement aux formes congénitales, infantiles ou familiales. Notre objectif était d’analyser la distribution des mutations causales chez des adultes ayant un SNCR sporadique.

Patients/matériels et méthodes

Nous avons sélectionné des patients adultes ayant un SNCR et/ou une hyalinose segmentaire et focale (HSF) non syndromique, sans histoire familiale. Nous avons utilisé des critères de sélection stricts incluant la corticorésistance, mais aussi la résistance aux inhibiteurs de la calcineurine et l’absence de récidive après transplantation. Les mutations dans les gènes associés aux SNCR ont été cherchées via un séquençage nouvelle génération avec un panel de gènes incluant 35 gènes.

Résultats

Parmi les 135 patients testés, 16 (11,8 %) présentaient une mutation pathogène dans un gène associé aux SNCR et 14 (10,4 %) un polymorphisme à risque de APOL1. Chez 5 patients, une maladie autosomique récessive a été diagnostiquée et chez 5 autres une mutation dans un gène impliqué dans une forme dominante, dont 3 de novo. De plus, 7 patients avaient une mutation dans un gène du collagène IV représentant 43,7 % de tous les patients ayant une mutation. L’âge moyen au moment du diagnostic était plus bas dans le groupe des patients ayant une mutation que chez les patients sans mutation identifiée (25,1±8,3 vs 30,6±11,6, p=0,02). Les mutations dans les gènes non collagéniques ont uniquement été identifiées chez des patients dont l’âge de début de la protéinurie était inférieur à 25 ans, alors que des mutations dans les gènes du collagène ont aussi été identifiées chez quelques patients plus âgés, jusqu’à la 5e décade. La survie rénale était significativement moins bonne pour les patients chez lesquels une mutation a été identifiée (p=0,04).

Discussion

Nous avons mis en évidence un taux substantiel de mutations et caractérisé de nouveaux phénotypes associés à ces mutations. Les mutations dans les gènes du collagène IV représentent les mutations les plus fréquemment identifiées.

Conclusion

Ces résultats peuvent avoir un bénéfice immédiat pour les patients, en particulier en termes de conseil génétique, de dépistage familial, de recherche de signes extrarénaux, et de prise en charge thérapeutique.

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Vol 14 - N° 5

P. 342 - septembre 2018 Retour au numéro
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