La transplantation rénale (TR) est considérée comme le traitement de choix de l’insuffisance rénale chronique terminale. Ce travail a pour but de rapporter l’expérience du CHU Ibn Sina de Rabat depuis le démarrage de l’activité de greffe rénale.

Il s’agit d’une étude rétrospective incluant 136 transplantés rénaux de 1998 à 2016. Nous avons analysé les données épidémiologiques, le profil du receveur et du donneur, l’évolution, ainsi que la survie des patients et celle des greffons.

L’âge moyen des receveurs était de 34±12 ans avec une sex-ratio à 1,5. La grande majorité des TR (92 %) a été réalisée à partir des donneurs vivants apparentés (DVA), avec une nette prédominance des donneurs de sexe féminin, avec une sex-ratio à 0,47. La survie à 1 an, 5 ans et 10 ans des greffons de notre série, était respectivement, de l’ordre de 91 %, 87 % et 78 %. La survie globale de nos patients à 1 an était de 98,5 %, elle est restée relativement stable au fil des années. Le nombre total de TR reste réduit mais connaît une bonne évolution depuis les 5 dernières années avec en moyenne 13 TR/an. Le suivi des DV était très rassurant, objectivant un DFG>60mL/mn et une protéinurie négative pour la totalité des patients. L’activité de prélèvement à partir de donneurs en état de mort encéphalique (EME), n’a démarré qu’en 2014 dans notre centre, et représente uniquement 8 % de l’ensemble.

Nos résultats sont satisfaisants et concordent bien avec ceux de la littérature. L’activité de transplantation rénale continue à évoluer depuis son démarrage au CHU Ibn Sina de Rabat, grâce à la motivation et l’expertise des équipes multidisciplinaires concernées. Les enjeux et les contraintes rencontrés dans notre centre sont différents de ceux des autres pays, et comprennent notamment la pénurie des donneurs en EME ainsi que l’absence de généralisation de la couverture médicale.

La transplantation rénale est un projet de société, qui nécessite de conjuguer les efforts et d’engager un débat national.