Diminuer les destructions de produits sanguins labiles (PSL) fait partie des missions des correspondants d’hémovigilance dans les Établissements de Santé (ES). L’objectif de ce travail était d’effectuer, cinq ans après une première étude multicentrique, une analyse approfondie des causes de destruction des PSL afin d’évaluer l’impact des mesures prises et de définir de nouvelles actions d’amélioration.

L’analyse a été menée de façon prospective durant l’année 2016. Pour chaque PSL détruit ont été relevés les éléments suivants : le type de PSL, le service transfuseur, la cause de destruction analysée selon un arbre décisionnel, puis classée en évitable ou non évitable.

L’étude a concerné 15 ES. Au total, 3058 PSL ont été détruits, soit en moyenne 0,90 % des PSL délivrés. L’analyse a porté sur 2576 PSL. Parmi eux 67 % ont été délivrés dans un contexte de chirurgie, réanimation ou urgence. Les causes de destructions étaient liées au patient pour 40 % (décès, aggravation clinique, effet indésirable, ou anomalies des constantes avant la pose), à la prescription pour 30 % (majoritairement à une prescription excessive quelle qu’en soit la raison), et pour 11 % à des problèmes d’organisation. Le taux des destructions jugées évitables, toute cause confondue, était de 36 %.

La comparaison avec l’étude précédente met en évidence une amélioration montrant l’efficacité des mesures mises en place (délivrance unitaire, procédures de retour vers le site de délivrance, formation des acteurs). Pour encore diminuer les destructions, nous proposons de favoriser les procédures d’entreposage et surtout de continuer la sensibilisation des équipes soignantes.

One of the tasks of haemovigilance correspondents in Health Institutions (HI) is to reduce the destruction of labile blood components (LBC). The objective of this study was to analyse in depth, five years after a first multicentric study, the causes of LBC destruction in order to assess the impact of measures taken and to define new ways of improvement.

Prospective analysis was carried out throughout 2016. For every LBC destroyed, the following elements were reported: type of LBC, transfusion department, cause of destruction analysed according to a decision tree, subsequently classed as avoidable or unavoidable.

The study included 15 HI. A total 3058 LBC were destroyed, representing an average 0.90% of issued LBC, and this analysis concerned 2576 LBC. Sixty-seven percent of LBC were issued for surgery, intensive care or emergencies. Forty percent of the causes of destruction were patient-related (death, clinical worsening, adverse effects or abnormal constants prior to delivery). Thirty percent were prescription-related, mainly cases of excessive prescription for different reasons. Eleven percent were linked to organisational issues. The rate of destruction judged avoidable, all causes combined, was 36%.

Comparison with the precedent study shows improvement, thus revealing the efficacy of implemented measures (single-dose distribution, return procedures back to the site of distribution, training of participants). In order to further reduce this rate of destruction, we suggest to promote storage procedures and, above all, to continue to raise awareness within healthcare teams.