Quelles exigences pour le donneur de sang demain ? - 17/10/18
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Résumé |
La disponibilité continue de produits sanguins au service des besoins des patients reste une préoccupation stratégique majeure. À beaucoup d’égards, les enjeux transfusionnels quantitatifs et qualitatifs sont en augmentation : accroissement des besoins de plasma destiné au fractionnement, de CGR de groupe O, de CGR phénotypiquement divers… Dans le même temps, la prise en compte de diverses caractéristiques des donneurs conduisent à orienter ceux-ci vers un type de don particulier ; pour exemple, les femmes avec enfant vers le don de sang total plutôt que le don de plasma à finalité transfusionnelle et/ou de plaquettes. Demain, une connaissance accrue des liens entre les donneurs et l’efficacité thérapeutique des produits sanguins issus de leurs dons est susceptible d’accentuer une telle sollicitation différentielle des donneurs de sang. La transfusion a été précurseur en matière de médecine personnalisée/de précision avec l’avènement de la compatibilité ABO Rh, elle le redeviendra demain. Ainsi, le donneur demain sera mieux caractérisé, et appelé à faire un don moins générique, plus diversifié, mais plus ajusté (quantitativement, qualitativement, mais aussi temporellement) au besoin d’un patient, ou d’un groupe de patients.
Face à ces nouvelles exigences thérapeutiques, il conviendra de répondre aux exigences des donneurs. Une attention toute particulière au respect de la dimension partageuse et solidaire du don paraît essentielle. Le don, dans sa conception holistique, est incompatible avec toute forme de discrimination ou d’exclusion, réelle ou même seulement perçue. Par ailleurs, en réalisant un don, le donneur devient est un acteur de santé, une dimension valorisante qu’il faudra lui reconnaître. À cet égard, une participation aux réflexions portant sur sa propre sécurité et celle des receveurs, une information sur le devenir de son produit (sans rompre l’indispensable anonymat), ainsi que la possibilité de contribuer autrement à la santé d’autrui par le partage de données personnelles de santé paraissent des pistes à développer.
L’importance du retour vers le donneur, dans le respect du bénévolat, sera croissante. Une image positive de soi, le « warm glow » anglo-saxon, constitue sans aucun doute une partie de ce retour. Des informations sur sa propre santé, au travers des nombreux examens réalisés à l’occasion du don peuvent constituer également un précieux retour, en cohérence avec la dimension de santé publique associée au don du sang. Enfin, la qualité de l’accueil, des locaux et du déroulement des différentes étapes du don doit permettre une « expérience donneur » positive et valorisante.
Le donneur de demain sera également plus exigeant vis-à-vis de la prise en charge, et plus encore de la prévention, des effets indésirables liés au don tels que les malaises, la fatigue ou la carence martiale. Le donneur sera plus averti et plus attentif à sa santé. Nous devrons lui démontrer que tout est mis en œuvre pour le protéger des effets indésirables associés au geste altruiste qu’il réalise.
Plus jeune, plus connecté, plus informé, plus participatif, le donneur demain sera plus que jamais disponible ; si l’on répond à ses exigences. Merci à lui (et à elle !).
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Vol 25 - N° 4
P. 296-297 - novembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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