La gestion sanguine du patient « Patient Blood Management » (PBM), vise à garantir la qualité des soins en limitant au strict nécessaire l’usage des produits sanguins labiles (PSL). La mise en œuvre des actions PBM a un impact potentiel fort sur l’organisation des soins et un coût qui reste mal connu.

Le coût du PBM est constitué de médicaments, dispositifs médicaux, outils diagnostics, mais aussi de moyens humains et de processus d’organisations opérationnelles (procédures, consultations, formation…).

D’autre part, le seul coût d’acquisition des PSL, qui peut représenter 5 % des dépenses médicales d’un hôpital, est insuffisant pour décrire le coût de la transfusion qui est ainsi sous-estimé.

L’évaluation médicoéconomique (EME) permet de confronter les ressources engagées aux aspects cliniques de la prise en charge des patients. Cela permet de quantifier les moyens nécessaires à la mise en œuvre effective des actions de PBM au travers d’analyses d’impact budgétaires. Cela permet également de faire varier les points de vues ; patient, service, établissement, assurances maladie, et ainsi d’éclairer les enjeux qui parfois paraissent contradictoires.

Dans notre expérience, l’évaluation focalisée au départ sur une technique de diagnostic biologique, les tests visco-hémostatiques (ROTEM et TEG), a favorisé la connaissance du PBM par des acteurs hospitaliers parfois éloignés des soins et de la transfusion sanguine. Cela a permis le développement d’autres actions de PBM : sur la prise en charge des anémies préopératoires, sur l’aide à la décision transfusionnelle dans l’urgence par des résultats biologiques plus rapides et des « pack transfusionnels » pré-établis.

L’EME permet d’associer et d’impliquer les acteurs, soignants ou administrateurs, dans la mise en œuvre de programmes PBM coordonnés. Cela permet de guider les choix stratégiques d’un établissement par l’efficience au service de la qualité des soins prodigués aux patients.