Les concentrés plaquettaires (CP) sont conservés à +22°C, pour une durée maximale variant entre cinq et sept jours, selon les pays et les méthodes de conservation. Au cours de la conservation des CP, surviennent une activation des plaquettes et une accumulation de substances bio réactives pouvant être responsables d’altérations des fonctions plaquettaires. Nous revoyons les possibles conséquences cliniques de ces changements appelés en anglo-saxon « storage lesion ».

Nous distinguons les patients d’onco-hématologie recevant le plus souvent des transfusions prophylactiques de CP et qui représentent la majeure partie des patients transfusés en CP, et les patients de réanimation caractérisés par un état inflammatoire systémique préexistant pouvant les rendre particulièrement sensibles aux possibles conséquences des « storage lesion » des CP. Les conséquences cliniques de la durée de conservation des CP sont évaluées sur des critères biologiques d’efficacité transfusionnelle (le temps entre 2 transfusions plaquettaires, l’incrémentation du nombre de plaquette après transfusion, absolue ou indexée à la surface corporelle et à la dose de plaquettes administrées) et des critères cliniques stricts qui incluent les saignements après transfusion, la survenue d’infection et la mortalité.

Sous réserve des nombreuses limitations des études disponibles, les plaquettes les plus « jeunes » (durée de conservation<3j) semblent être associées à un temps plus long entre deux transfusions et une incrémentation plaquettaire après transfusion plus élevée que les CP conservés plus longtemps (en particulier au-delà de 6jours). Une durée de conservation prolongée ne semble pas être associée à une différence de saignement, de mortalité ou de morbidité. Cependant, aucune conclusion définitive ne peut être tirée en particulier chez les patients de réanimation, compte tenu du peu d’études disponibles et de leurs limitations.