L’intervalle réglementaire de 8 semaines entre deux dons de sang total (DST), couplé à un nombre maximum de DST sur 12 mois de 6 pour les hommes et de 4 pour les femmes, doit permettre une reconstitution de l’hémoglobine des donneurs après un don. Le contrôle de l’hémoglobine réalisé sur chaque don par la qualification biologique des dons (HbQBD) permet de l’objectiver. Cette capacité de régénération étant variable selon les individus, et pouvant influencer leur retour au don, nous avons voulu l’étudier sur une population de nouveaux donneurs.

Nous avons extrait de la base nationale des dons de l’EFS tous les nouveaux donneurs de sang total de l’année 2015 et nous les avons suivis jusqu’à fin 2017.

La population étudiée comprenait 167 750 femmes et 136 702 hommes avec une HbQBD médiane de 136,2 et de 153,8g/L. Près de 50 % de ces nouveaux donneurs ne sont pas revenus et seuls 21 % dans les deux sexes ont réalisé au moins 4 dons de sang total sur la période. Sur le deuxième don, 35 % des femmes avaient récupéré leur hémoglobine après 8 semaines, proportion qui augmentait avec un intervalle plus grand, sans jamais atteindre 50 %, même au bout d’un an. Pour les hommes, la proportion était autour de 50 % dès le délai de 8 semaines et des intervalles plus grands n’y changeaient rien. Sur le troisième et quatrièmes dons, le schéma était inchangé pour les hommes, alors que les femmes remontaient de plus en plus vite leur taux d’hémoglobine. Seulement pour les femmes, cette récupération était meilleure chez les donneuses plus âgées.

Les résultats confirment que la meilleure récupération des hommes. Ils montrent aussi un processus adaptatif au fil des dons qui n’est observé que chez les femmes, pour lequel une analyse est en cours. Par ailleurs, on notera que beaucoup de donneurs ne récupèrent pas leur hémoglobine, ce qui impose d’appliquer des règles plus personnalisées, et souligne le besoin d’aller surveiller leur stock de fer.