Dans le cadre de l’allongement des carrières et de la mise en place du compte prévention pénibilité, une entreprise a sollicité le service de santé au travail afin d’évaluer l’impact du travail posté en 5×8h, et de proposer des pistes d’amélioration.

Une étude bibliographique a été réalisée afin de déterminer les conséquences sur la santé du travail posté. Dans un second temps, une étude rétrospective et prospective de recueil de données sur dix ans concernant l’hygiène de vie des salariés, et son analyse statistique a été menée.

La désynchronisation du rythme circadien imposé par le travail posté alternant est à l’origine d’effets directs ou indirects sur la santé. Ainsi étaient majorés les troubles du sommeil et de la vigilance, le risque de syndrome métabolique, les atteintes psycho-comportementales, les troubles digestifs, et enfin la majoration des accidents de travail. Dans notre population de 97 salariés, plus de la moitié des salariés en horaires postés étaient en surpoids et 44 % d’entre eux n’avaient pas d’activité physique régulière. Il y avait 87,2 % de salariés présentant des troubles musculo-squelettiques (TMS) qui étaient en horaires postés, tout comme 92 % des fumeurs de l’entreprise.

Une démarche d’éducation à la nutrition et une prise de conscience concernant une bonne hygiène de vie sont indispensables pour les salariés en horaires postés. La mise en place d’actions visant à promouvoir l’activité physique adaptée en entreprise, telles qu’étirements ou échauffements avant la prise de poste, sport collectif, participations financières, ou aménagement des horaires de travail, pourraient limiter les TMS.

Les résultats ont été présentés au cours d’un CHSCT extraordinaire, puis des réunions d’information auprès des salariés seront réalisées, par petits groupes. Une auto-évaluation sur la qualité de vie serait faite à ce moment, et une réévaluation sera prévue à 12 mois afin d’en mesurer les effets.

In the context of the lengthening of careers and the establishment of the hardship prevention account, a company asked the occupational health service to evaluate the impact of shift work in 5×8h and to suggest ways for improvement.

A literature review was conducted to determine the health consequences of shift work. In a second step, a retrospective and prospective study of data collection over ten years concerning the habits of employees, and its statistical analysis was conducted.

The desynchronization of the circadian rhythm imposed by alternating shift work is linked with direct or indirect effects on health. Thus were increased sleep disorders and vigilance, the risk of metabolic syndrome, psycho-behavioral disorders, digestive disorders, and finally increase work accidents. In our population of 97 employees, more than half of shift employees were overweight and 44 % of them did not have regular physical activity. There were 87.2 % of employees with musculoskeletal disorders (MSD) who were on shift schedules, as well as 92 % of the company's smokers.

A nutrition education approach and an awareness of a healthy lifestyle are essential for shift workers. Actions like promoting adapted physical activity in companies, such as stretching or warm-ups before taking a job, group sports, financial participation, or working hours, could limit MSD.

The results were presented during an extraordinary CHSCT, then information meetings with employees will be conducted in small groups. A quality of life self-assessment would be done at this time, and a reassessment will be scheduled at 12 months to measure the effects.