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Le système dopaminergique est-il impliqué dans le potentiel d’abus de la prégabaline ? - 04/11/18

Doi : 10.1016/j.therap.2018.09.059 
Emilie Jouanjus 1, 2, , Basile Coutens 3, Lionel Mouledous 3, Stella Manta 3, Claire Rampon 3, Anne Roussin 1, 2, Bruno P. Guiard 3, 4
1 Centre d’addictovigilance-CEIP, service de pharmacologie médicale et clinique, centre hospitalier universitaire de Toulouse, 37, allées Jules Guesde, 31000 Toulouse, France 
2 Inserm UMR 1027, équipe de pharmacoépidémiologie, université Toulouse III Paul Sabatier, Toulouse, France 
3 Centre de recherches sur la cognition animale (CRCA), centre de biologie intégrative (CBI), université Paul Sabatier Toulouse III ; CNRS, UPS, Toulouse, France 
4 Faculté de pharmacie, université Paris Sud, université Paris-Saclay, Chatenay-Malabry, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

Le potentiel d’abus et de dépendance de la prégabaline, un médicament psychoactif indiqué notamment dans la douleur neuropathique, pourrait s’expliquer par des effets neuromodulateurs intervenant dans le circuit mésolimbique dopaminergique de la récompense. L’objectif de cette étude expérimentale était d’étudier l’implication de ce circuit dans le potentiel d’abus de la prégabaline.

Méthode

Les effets de l’administration par voie sous-cutanée de doses cumulatives de prégabaline (10, 30 et 60mg/kg) ont été comparés à ceux de la cocaïne (30mg/kg) chez des souris mâles C57BL/6j âgées de 6 à 8 semaines. L’effet plaisant de ces substances a été évalué à l’aide du test de préférence de place conditionnée (PPC), qui permet de prédire le potentiel d’abus de substances chez l’homme. Les effets sur l’activité électrique des neurones dopaminergiques dans l’aire tegmentale ventrale et sur la libération de dopamine dans le noyau accumbens (NAc) ont été étudiés respectivement par des techniques d’électrophysiologie et de microdialyse intracérébrale chez la souris éveillée libre de ses mouvements.

Résultats

Une préférence de place a été observée pour le compartiment associé à la cocaïne (67,7±2,0 % ; p=0,03) ainsi que pour celui associé à la prégabaline 60mg/kg (55,6±1,3 % ; p=0,03). Par ailleurs, la cocaïne et la prégabaline 60mg/kg ont significativement diminué l’activité électrique spontanée des neurones dopaminergiques. Contrairement à la cocaïne, la prégabaline n’a diminué ni la fréquence des trains de potentiels d’action (« bursts ») ni le nombre de potentiels d’action par burst. Enfin, l’administration de cocaïne a entraîné une nette augmentation des concentrations extracellulaires de dopamine dans le NAc contrairement à celle de prégabaline.

Discussion

Comme attendu, l’effet plaisant de la cocaïne observé dans le test de PPC s’est accompagné d’une augmentation des concentrations extracellulaires de dopamine dans le NAc. L’administration de prégabaline a également entraîné, dans une moindre mesure, des effets comportementaux similaires mais cette propriété n’a pas été associée à une augmentation du tonus dopaminergique dans le NAc, suggérant un mécanisme d’action différent de celui de la cocaïne. L’implication d’autres systèmes de neurotransmetteurs dans le potentiel d’abus de la prégabaline devrait être étudiée dans de futurs travaux.

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Vol 73 - N° 6

P. 563-564 - décembre 2018 Retour au numéro
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