Diagnostic d’une rupture du ligament antérolatéral en pratique clinique courante : comparaison de l’utilisation d’un laximètre et d’un accéléromètre triaxial - 14/11/18
Comparison of the use of a laximeter and a triaxial accelerometer for anterolateral ligament injury diagnosis in ACL deficient knee
Résumé |
Introduction |
L’objectif était de comparer l’utilisation d’un laximètre et d’un accéléromètre dans le diagnostic de rupture du ligament antérolatéral (LAL) associée à une rupture du LCA. Notre hypothèse était que l’utilisation de l’accéléromètre était plus pertinente que celle du laximètre dans cette démarche diagnostique.
Méthodes |
Deux dispositifs accessibles en pratique courante ont été comparés à travers une étude biomécanique réalisée sur 11 genoux cadavériques. Un laximètre GnRB® (Genourob) a été utilisé pour déterminer la translation tibiale antéro-postérieure (AP) avec 4 niveaux de force. Un accéléromètre triaxial KiRA® (Kinetic Rapid Assessment, OrthoKey) a été utilisé pour déterminer 2 paramètres : la translation AP à 30° de flexion et l’accélération du plateau tibiale latéral lors du test du Pivot Shift (PS). Pour chaque genou, 2 conditions d’états étaient successivement comparées à l’état intact : LCAsec : section isolée du LCA, LAL+LCAsec : section du LAL et du LCA.
Résultats |
Pour le laximètre, les sections du LCA et du LAL entraînaient une augmentation de la translation AP, quel que soit le niveau de force appliqué (p>0,05) : +2,1mm pour la section du LCA et +0,9mm supplémentaire pour celle du LAL. Pour l’accéléromètre, les sections du LCA et du LAL entraînaient également une augmentation de la translation AP (p>0,05) : +2,8mm pour la section du LCA et +1,5mm supplémentaire pour celle du LAL. La différence était plus conséquente pour le test du PS, avec un coefficient multiplicateur entre l’état LCAsec et l’état LCA+ALLsec comparable à celui entre l’état intact et l’état LCAsec.
Discussion |
Quel que soit le dispositif, la rupture du LAL entraînait une augmentation supplémentaire de la translation AP. Cette différence millimétrique restait trop faible pour poser le diagnostic de rupture sur ce simple critère. L’évaluation de la translation AP n’est donc pas un critère diagnostique pertinent. Avec des écarts plus conséquents entre les différents états ligamentaires, l’évaluation de la composante rotatoire à travers le test de PS est plus pertinente.
Conclusion |
En pratique clinique courante, l’utilisation d’un accéléromètre, permettant la quantification d’une composante rotatoire, semble pertinente dans le diagnostic d’une rupture du LAL sur un genou « LCA-déficient ». Une étude clinique devra être réalisée avant de valider cette utilisation en pratique courante. En revanche, quel que soit le dispositif, l’évaluation de la translation tibiale antérieure n’est pas pertinente dans cette démarche diagnostique.
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Vol 104 - N° 8S
P. S90 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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