Saignement après gastrostomie percutanée endoscopique selon le traitement antiagrégant ou anticoagulant : étude observationnelle « dans la vraie vie » - 15/11/18
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Résumé |
Introduction et but de l’étude |
La gastrostomie percutanée endoscopique (GPE) est réalisée afin de permettre une nutrition entérale. Cette procédure endoscopique est considérée par les sociétés savantes comme un acte à haut risque hémorragique. Ainsi la société française d’endoscopie digestive recommande d’arrêter ou de relayer les traitements par acide acétylsalicylique à la posologie de 160mg (passer à 75mg), par clopidogrel ou par AVK. L’objectif de cette étude était d’étudier la survenue de complications hémorragiques en fonction d’un traitement antiagrégant plaquettaire ou anticoagulant après GPE.
Matériel et méthodes |
Nous avons réalisé une étude observationnelle, rétrospective, monocentrique, de cohorte, chez tous les patients bénéficiant de la mise en place d’une sonde de gastrostomie au CHU de janvier 2010 à décembre 2016. Une hémorragie a été définie comme tout épisode de saignement du haut tractus digestif survenant en per- ou postopératoire dans les 14jours suivant le geste et s’extériorisant par le tube digestif ou par la sonde de gastrostomie. Un épisode de déglobulisation a été défini comme la diminution dans les 14jours suivant le geste d’au moins 2g/dL du taux d’hémoglobine par rapport au taux pré opératoire. Les différentes données ont été comparées entre elles par un test de Fischer.
Résultats et analyse statistique |
Il a été recensé la réalisation de 698 GPE, deux tiers des patients bénéficiant d’une GPE étaient des hommes avec un âge moyen de 66 [9–100] ans. Les principales indications étaient les néoplasies ORL (26 %), les accidents vasculaires cérébraux (21 %) et les troubles de déglutition en rapport avec une cause neurologique (23 %). En préopératoire 28 % des patients étaient traités par antiagrégants plaquettaires, 20 % recevaient de l’acide acétylsalicylique dont 74 % n’ont pas arrêté un traitement par acide acétylsalicylique à la posologie de 160mg, 7 % du clopidogrel dont 50 % n’ont pas arrêté ce traitement et 7 % des AVK dont 6 % n’ont pas arrêté ce traitement. La technique opératoire était la technique dite « Pull » dans 57 % des cas et celle dite « Push » dans 42 %. Il est survenu 17 hémorragies avec extériorisation (2,4 %) et 25 déglobulisations (6,3 %). Elles ont nécessité 6 transfusions de 2,7 culots globulaires en moyenne et 9 contrôles endoscopiques. Aucune hémorragie n’a nécessité la réalisation d’un geste à visée hémostatique par endoscopie, ni d’une embolisation artérielle, ni d’un transfert en réanimation ou d’une chirurgie d’hémostase. Une analyse univariée des facteurs de risque d’hémorragie ou de déglobulisation a été réalisée (traitements reçus, antécédents pouvant favoriser ce risque, technique utilisée) et aucun n’était associé de façon significative.
Conclusion |
En conclusion, les saignements après GPE observés sont rares et de faible abondance malgré une forte proportion de patients avec un traitement antiagrégant actif au moment du geste. Ainsi les recommandations des différentes sociétés savantes apparaissent excessivement prudentes, ce qui expose les patients à un risque thrombotique accru.
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Vol 32 - N° 4
P. 265-266 - novembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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