Interaction entre saccharose et protéines sur le métabolisme protéique lors d’une suralimentation d’une semaine - 15/11/18
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
Un apport alimentaire excessif augmente le poids corporel jusqu’à ce que l’augmentation concomitante de la masse maigre entraîne une augmentation compensatoire des dépenses énergétiques. Toute altération de la synthèse protéique dans ces conditions est donc susceptible d’avoir un impact important sur la vitesse d’augmentation de la masse maigre, le gain de poids, et la composition corporelle totale à long terme. Dans cette étude, nous avons mesuré l’effet sur le métabolisme protéique global d’une suralimentation de 7jours avec du saccharose associé à un apport bas ou élevé en protéines.
Matériel et méthodes |
Cette étude randomisée en crossover a été réalisée chez 12 jeunes volontaires sains hommes et femmes. Après 3jours de stabilisation sous régime isocalorique (ISO, apportant 100 % des besoins caloriques journaliers, dont 45 % d’amidon, 10 % de saccharose, 33 % de lipides, 12 % de protéines), ils ont reçu pendant 7jours un régime hypercalorique (150 % des besoins calculés) riche en saccharose contenant 45 % d’amidon, 50 % de saccharose, 10 % de lactose et associant soit 37,5 % de lipides et 7,5 % de protéines (HSLP) ou 15 % de lipides et 30 % de protéines (HSHP). Les sujets ont été étudiés pendant 5heures en phase postprandiale après 3jours de régime ISO et après chaque suralimentation. Nous avons évalué la synthèse protéique nette à l’aide de 13C-leucine, et mesuré les dépenses énergétiques (calorimétrie indirecte), et les concentrations plasmatiques de glucose, de triglycérides (méthodes enzymatiques), d’acides aminés (HPLC), d’insuline, de glucagon et d’IGF1 (RIA).
Résultats et analyse statistique |
La synthèse protéique postprandiale nette a diminué de 762,1±69,6 (ISO) à 316,6±81,0μmol/min lors de HSLP (p<0,05), et a augmenté de 703,0±112,4 (ISO) à 843,6±176,4μmol/min lors de HSHP. À apport calorique identique, les dépenses énergétiques postprandiales étaient supérieures lors de HSHP (1,6±0,1kcal/min) par rapport à HSLP (1,4±0,1kcal/min). Les concentrations plasmatiques d’insuline, de glucagon et d’IGF1 étaient augmentées après HSHP par rapport à HSLP (+9, 18, 19 % respectivement). Les concentrations plasmatiques d’alanine et de glycine étaient significativement plus basses, et celles d’acides aminés ramifiés plus élevées lors de HSHP.
Conclusion |
La consommation excessive de saccharose entraîne une diminution significative de la synthèse protéique nette lorsque associée à un apport alimentaire protéique bas. Les mécanismes impliqués pourraient être une diminution de la sécrétion d’IGF1 et d’insuline. Ceci pourrait avoir d’importantes conséquences sur l’évolution de la masse maigre, des dépenses énergétiques et du gain de masse grasse à long terme.
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Vol 32 - N° 4
P. 281 - novembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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