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Évaluation nutritionnelle des patients pris en charge pour un cancer bronchopulmonaire en France : enquête d’opinion d’experts par questionnaire auprès des médecins et chirurgiens - 15/11/18

Doi : 10.1016/j.nupar.2018.09.147 
P. Corbaux 1, , B. Raynard 2,

au nom de SFNEP

C. Fontaine-Delaruelle 3, P.-J. Souquet 4, S. Couraud 3, F. Tronc 5, E. Eker 6, J. Peron 3
1 Oncologie médicale, HCL (hospices civils de lyon), Lyon 
2 Unité transversale de diététique et de nutrition, institut Gustave Roussy, Villejuif 
3 Centre hospitalier Lyon Sud, Pierre-Bénite, France 
4 Pneumologie, centre hospitalier Lyon Sud, Pierre-Bénite 
5 Chirurgie thoracique, hôpital Louis-Pradel, Bron 
6 Radiothérapie, centre hospitalier Lyon Sud, Pierre-Bénite, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction et but de l’étude

La dénutrition est fréquente chez les patients atteints de cancer. Sa prévalence est estimée à 45,3 % dans le cancer bronchopulmonaire. Bien que les données soient moins nombreuses que dans les cancers digestifs et de la sphère ORL, les conséquences de la dénutrition en oncologie thoracique sont multiples. Malgré l’existence d’outils diagnostiques et de dépistage, de recommandations nationales et européennes, la dénutrition reste sous-diagnostiquée en France. L’objectif principal de cette étude était d’apprécier les pratiques cliniques d’évaluation nutritionnelle des médecins et chirurgiens en oncologie thoracique.

Matériel et méthodes

Nous avons mené une enquête d’opinion d’experts auprès des médecins et chirurgiens prenant en charge des patients atteints d’un cancer broncho-pulmonaire en France, par l’intermédiaire d’un auto-questionnaire administré en ligne.

Résultats et analyse statistique

Entre avril et mai 2017, 206 questionnaires ont été collectés. Il s’agissait pour 60,7 % de pneumologues, pour 17,4 % de chirurgiens thoraciques, pour 11,2 % d’oncologues et pour 10,7 % de radiothérapeutes. Ils exerçaient pour 54,9 % d’entre eux dans un centre hospitalier universitaire et pour 13,1 % dans un centre de lutte contre le cancer. Les seniors étaient autant représentés que les internes.

Au diagnostic initial, 79,3 % des praticiens évaluaient la perte de poids relative de leurs patients. Pendant la période de suivi, 67,5 % l’estimaient chez les patients à risque de dénutrition et 70,4 % chez les patients dénutris. Les ingesta étaient évalués par 21,7 % des praticiens au diagnostic initial et par 45,8 % au cours du suivi. Ces deux évaluations et la mesure de l’albuminémie étaient significativement moins souvent réalisées par les chirurgiens que par les médecins. Le seuil de perte de poids relative conduisant à l’intervention d’un diététicien était plus élevé chez les chirurgiens que chez les médecins. Les outils de dépistage nutritionnel étaient utilisés par 20 % des personnes interrogées et le statut nutritionnel renseigné par 25,7 % d’entre elles dans les fiches de Réunion de concertation pluridisciplinaire. L’ensemble des praticiens avait une bonne estimation de la prévalence de la dénutrition dans leur patientèle et de ses conséquences. Selon eux, les principaux obstacles à l’évaluation nutritionnelle optimale étaient le manque de temps et de connaissances spécifiques.

Conclusion

Malgré la prise de conscience par les praticiens de la prévalence de la dénutrition et de ses conséquences dans le cancer bronchopulmonaire, l’évaluation nutritionnelle reste insuffisante, notamment en chirurgie. La prévention et le dépistage de la dénutrition doivent devenir une priorité chez ces patients. L’amélioration de la formation spécifique des médecins et chirurgiens, le développement des comités de liaison en nutrition et la multiplication d’études interventionnelles sont nécessaires à la meilleure prise en considération du risque nutritionnel en oncologie.

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Vol 32 - N° 4

P. 301 - novembre 2018 Retour au numéro
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