Perception de la douleur au cours du syndrome d’apnées obstructives du sommeil chez le patient obèse - 15/11/18
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
La douleur chronique est fréquente dans l’obésité. La privation du sommeil abaisse le seuil de perception de la douleur (SD) et sa restauration améliore celui-ci. Le syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS), induit des perturbations majeures de l’architecture du sommeil. Le SAOS pourrait ainsi générer des troubles de perception de la douleur. Nous avons donc étudié au sein d’une population de sujets obèses, l’impact de la présence d’un SAOS sur le SD et l’efficacité du traitement par pression positive continue (PPC) à moyen terme.
Matériel et méthodes |
Cette étude prospective, longitudinale, contrôlée a inclus des patients obèses (IMC≥à 30) issus des services de nutrition ou de pneumologie du CHU de Clermont-Ferrand entre février 2010 et février 2017. Une polygraphie nocturne ambulatoire était réalisée afin de confirmer ou d’infirmer la présence d’un SAOS. Les patients étaient soumis à des tests de douleurs mécaniques (appareil de Von Frey électronique) et électriques (PainMatcher®) dans la semaine suivant la polygraphie et pour ceux présentant un SAOS sévère (index apnée hypopnée≥30) 1 mois après la mise en place du traitement par PPC. Les variables quantitatives étaient comparées à l’aide d’un test de Student si normales, sinon avec le test de Wilcoxon, et ajustée sur l’âge, le sexe, l’IMC et le tabagisme.
Résultats et analyse statistique |
Quatre-vingt-cinq patients ont été inclus : 58 dépourvus d’apnée et 27 apnéiques dont 11 SAOS sévères nécessitant un appareillage par PPC. On notait une prédominance féminine (69 %) un age moyen de 40±13,2 ans et un IMC moyen à 42±7,2. Les patients apnéiques présentaient un SD plus faible selon la modalité mécanique (240 vs 328g ; p=0,019) mais pas électrique (10,2 vs 12,9 ; p=0,12). Les apnéiques sévères présentaient un SD significativement inferieur aux non apnéiques dans les modalités mécaniques (177 vs 328g ; p<0,01) et électriques (7,4 vs 12,9 ; p=0,03). En revanche, il n’y avait pas de différence significative de SD entre les deux niveaux de sévérité de SAOS quel que soit la modalité testée. Une augmentation du SD était observée 1 mois après mise en place d’une PPC selon la modalité mécanique (298 vs 259g, p<0,05) et électriques (11,5 vs 12,4, p=0,50).
Conclusion |
Chez les patients obèses, la présence d’un SAOS est associée à un SD diminué, notamment en cas de SAOS sévère et sur la modalité mécanique. L’appareillage par PPC tend à normaliser ce SD. Le dépistage et la prise en charge du syndrome d’apnée du sommeil est donc plus que jamais un enjeu majeur de qualité de vie chez l’obèse.
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Vol 32 - N° 4
P. 312 - novembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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