Évolution nutritionnelle à long terme des patients cardiaques congénitaux opérés dans leur première année de vie - 15/11/18
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
Les enfants atteints de cardiopathies congénitales (CC) sont à risque de dénutrition liée à l’augmentation de la dépense énergétique totale et à la réduction des apports énergétiques. Le statut nutritionnel des enfants atteints de CC et ayant bénéficié d’une réparation chirurgicale a souvent été étudié à court terme. Peu d’études françaises décrivent l’évolution nutritionnelle à long terme et l’impact de la chirurgie réparatrice sur l’état nutritionnel. L’objectif de notre étude était d’évaluer le statut nutritionnel à long terme chez les enfants cardiaques congénitaux, opérés dans leur première année de vie et suivis au centre hospitalier universitaire de Nantes.
Matériel et méthodes |
Il s’agissait d’une étude descriptive, rétrospective, non interventionnelle et monocentrique. L’indice de masse corporelle, le poids attendu pour la taille (P/T) et taille attendue pour l’âge (T/A) ont été calculés avant la chirurgie et tous les ans jusqu’à 7 ans. La dénutrition était définie selon les z-scores du P/T (ZP/T) et de la T/A (ZT/A) exprimés en déviation standard (DS). La dénutrition était modérée si le ZP/T et/ou ZT/A était<−2 DS ; sévère si le ZP/T et/ou ZT/A était<−3 DS. Le surpoids (obésité incluse) était défini par un z-score de l’IMC≥+ 2DS pour les enfants entre 0 et 5 ans et 3+1DS pour les enfants de plus de 5 ans. L’obésité était définie par un z-score de l’IMC 3≥+3DS pour les 0–5 ans et ≥+2DS pour les plus de 5 ans.
Résultats et analyse statistique |
Quarante huit patients ont été inclus dans l’étude. Avant la chirurgie cardiaque, 12,8 % (IC95 % [3–23 %]) étaient dénutris selon le P/T et 19,2 % (IC95 % [3–23 %]) selon la T/A. Les patients atteints de cardiopathies congénitales avec HTAP étaient statistiquement plus dénutris avant la chirurgie cardiaque que ceux sans HTAP (p=0,03). Le statut nutritionnel s’améliorait après la chirurgie cardiaque. Cette amélioration se traduisait par une augmentation progressive et régulière des z-scores moyens des indices P/T, T/A et IMC. La prévalence du surpoids ainsi que de l’obésité augmentait particulièrement à partir de 5 ans après la chirurgie cardiaque. En effet, 2,6 % des enfants (IC95 % [0–8 %]) étaient en surpoids (obésité incluse) à 4 ans, 17,5 % (IC95 % [5–30 %]) à 5 ans et 20 % (IC95 % [8–32 %]) à 7 ans. La comparaison des valeurs des z-scores avant la chirurgie cardiaque et à 7 ans de la chirurgie montrait une amélioration statistiquement significative. Pour l’indice P/T le z-score moyen avant la chirurgie était de −0,75 (±1,15) et de −0,31 (±1,2) à 7 ans (p=0,03). Pour l’indice T/A le z-score moyen avant la chirurgie était de −0,25 (±1,77) et de 0,65 (±1,37) à 7 ans (p=0,0006). Enfin pour l’IMC le z-score moyen était de −0,68 (±1,26) avant la chirurgie et de −0,15 (±1,27) à 7 ans (p=0,02).
Conclusion |
Le statut nutritionnel des patients atteints de CC et opérés dans leur première année de vie s’améliore à 7 ans de la chirurgie cardiaque. Dans cette population la prévalence du surpoids et de l’obésité à 7 ans semble proche de la population générale, ce qui doit amener les pédiatres à surveiller l’état nutritionnel de ces enfants et veiller à ce que les parents comprennent le risque et les conséquences du surpoids et de l’obésité à l’âge adulte.
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Vol 32 - N° 4
P. 316 - novembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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