Association entre un profil alimentaire de type « Western » et le syndrome de l’intestin irritable au sein de la cohorte NutriNet-Santé - 15/11/18
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
L’alimentation semble jouer un rôle majeur dans la physiopathologie et la symptomatologie du syndrome de l’intestin irritable (SII). Traditionnellement, les travaux menés en épidémiologie nutritionnelle s’intéressent aux aliments ou nutriments de manière isolée, bien qu’il y ait un intérêt certain à étudier l’alimentation de façon globale, au travers de profils alimentaires. Certains aliments ou groupes d’aliments ont pu être associés au SII (FODMAPs, gluten ou dérivés du lait), mais à notre connaissance, une seule étude réalisée en Iran s’est intéressée aux comportements alimentaires associés au SII. L’objectif de ce travail était d’évaluer l’association entre des profils alimentaires a posteriori et le SII au sein d’une large population d’étude française, l’étude NutriNet santé.
Matériel et méthodes |
Le schéma d’étude était de type transversal. Les données anthropométriques, sociodémographiques et de mode de vie étaient collectées via des questionnaires auto-administrés lors de l’inclusion et annuellement auprès des participants à l’étude NutriNet. Les données alimentaires ont été recueillies via des enregistrements de 24h (deux en jour de semaine, un en jour de week-end). Pour définir la présence d’un SII, le questionnaire de Rome III, gold standard pour le diagnostic du SII au moment de l’étude, a été envoyé à l’ensemble cohorte entre le 21 juin 2013 et le 6 novembre 2013. Les symptômes devaient être présents depuis au moins 6 mois pour pouvoir affirmer le diagnostic. Les sujets ayant répondu à au moins 3 enregistrements de 24h avant d’avoir complété le questionnaire de Rome III ont été sélectionnés. Une analyse en composantes principales (ACP) à partir de 29 groupes d’aliments a permis d’extraire 3 profils alimentaires. Les associations entre ces profils (présentés sous forme de quintiles) et le SII ont été étudiées à l’aide de modèles de régression logistique multivariés.
Résultats et analyse statistique |
Un total de 44 350 sujets a été inclus dans l’étude. Il y avait une majorité de femmes (78,3 %) et l’âge moyen était de 49,7±14,3 ans. Parmi ces individus, 2423 présentaient un SII (5,5 %). Trois profils alimentaires ont été mis en évidence à l’aide de l’ACP : un profil « Alimentation saine », un profil « Occidental » caractérisé par une importante consommation de produits gras, salés, sucrés et de sodas, et le profil « Traditionnel » caractérisé par une consommation plus importante de pain, viande, pommes de terre et fromage. Après ajustement sur les facteurs de confusion, le profil « Occidental » était associé à une augmentation du risque de SII (OR Q5 vs Q1=1,38 IC à 95 % 1,19–1,61, p de tendance<0,0001). Le profil « traditionnel » était associé à un risque accru de SII chez les femmes (OR Q5 vs Q1=1,29 IC95 % 1,08–1,54, p de tendance=0,001).
Conclusion |
Ce travail, a permis de mettre en évidence une association entre un profil alimentaire de type « Western », caractérisé par une alimentation riche en produits gras et sucrés, en snacks et le SII au sein d’une large cohorte française. Il est en cohérence avec la littérature, tant par les profils identifiés, que par les associations retrouvées avec l’IBS.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 32 - N° 4
P. 328 - novembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?