Valeur diagnostique des auto-anticorps dans les myopathies acquises idiopathiques - 28/11/18
Résumé |
Introduction |
Les myopathies acquises idiopathiques (MAI) forment un groupe hétérogène de pathologies ayant en commun une atteinte musculaire d’origine auto-immune. La détection d’auto-anticorps (auto-Ac) occupe une place capitale dans le diagnostic, la classification nosologique et le pronostic des MAI. On distingue les auto-Ac spécifiques des MAI (ASM) des auto-Ac associés aux MAI (AAM). Notre étude a pour but d’évaluer l’intérêt des auto-Ac recherché par le Dot-myositis en pratique clinique.
Patients et méthodes |
Durant la période d’étude allant de janvier 2013 à juin 2018, 150 échantillons ont été testés pour suspicion de myopathie auto-immune. La recherche des auto-Ac a été effectuée par immunoblot (Euroimmun®, Germany). Deux kits ont été utilisés : le premier détectant les auto-Ac dirigés contre 7 Ag (Mi-2, Ku, PM-Scl, Jo-1, PL-7, PL-12, Ro-52), utilisé pour 90 échantillons, le deuxième détectant les auto-Ac dirigés contre 16 Ag (Mi-2α, Mi-2β, TIF1γ, MDA5, NXP2, SAE1, Ku, PM-Scl100, PM-Scl75, Jo-1, SRP, PL-7, PL-12, EJ, OJ, Ro-52) utilisé pour 60 échantillons. Les dossiers cliniques des patients ayant un résultat positif ont été consultés.
Résultats |
Parmi 150 tests réalisés, 61 étaient positifs pour au moins une spécificité. Les Ac détectés étaient Jo1 (n=13), PL-7 (n=9), PL-12 (n=3), OJ (n=2), Mi2 (n=7), Mi2β (n=4), MDA5 (n=1), SAE1 (n=2), SRP (n=4), Ro52 (n=33), Ku (n=5), PM-Scl (n=5), PM-Scl75 (n=4). Concernant les résultats positifs, les demandes provenaient majoritairement du service de médecine interne (55,7 % des cas). Il s’agissait de femmes dans 78,7 % des cas. Les renseignements cliniques étaient disponibles pour 25 patients uniquement (22 femmes et 3 homme). L’âge moyen était de 50,4±14,5 ans (26–85 ans). Ces patients présentaient une atteinte cutanée dans 12 cas, muqueuse dans 2 cas, musculaire dans 9 cas, articulaire dans 16 cas, pulmonaire dans 11 cas et neurologique dans 4 cas. Concernant les ASM, 14 patients présentaient une seule spécificité (Jo1, PL-7, PL-12, Mi2, MDA5) et 3 autres avaient deux spécificités associées (Jo1 et Mi2 ; Jo1 et SRP ; OJ et SAE1). Les diagnostics retenus étaient ceux de syndrome des anti-synthétase (n=3 : Jo1 [+] dans les 3 cas), dermatomyosite (n=1 : Mi2 [+]), vascularite (n=1), sclérodermie (n=1), lupus (n=2), connectivite non précisée (n=1), atteinte articulaire paranéoplasique en rapport avec un cancer du poumon (n=1 : OJ [+]), pneumopathie organisée (n=1) et syndrome myélodysplasique (n=1). Le diagnostic était imprécis dans 5 cas. Les AAM Ro52 (n=15), Ku (n=2), PM-Scl (n=2) et PM-Scl 75 (n=2) étaient détectés en association à des ASM dans 11 cas et en absence d’ASM dans 8 cas. La présence des anti-PM-Scl (PM-Scl ou PM_Scl75) était associée significativement à une symptomatologie articulaire (p=0, 01). Les diagnostics retenus chez les patients avec AAM sans ASM étaient ceux de dermatomyosite (n=2), syndrome de Sjögren (n=3 : dont un cas associé à un lupus) et aphtose buccale récidivante (n=1). Le diagnostic était imprécis dans 2 cas.
Conclusion |
Le diagnostic d’une MAI a été retenu chez 24 % des patients présentant des ASM et/ou des AAM. L’interprétation de la positivité des auto-Ac détectés par le Dot-myositis doit donc impérativement tenir comptes du contexte clinique.
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Vol 39 - N° S2
P. A121-A122 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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