Particularités de la spondylarthrite chez la femme - 28/11/18
Résumé |
Introduction |
Les spondylarthrites (SA) touchent essentiellement le sexe masculin avec une fréquence qui atteint de 3 à 10 fois celle de la femme. Par conséquent la forme féminine était jusqu’à récemment insuffisamment étudiée et même sous-estimée. Sa spécificité demeure un sujet de controverse.
L’objectif de notre travail était d’étudier les aspects et particularités des formes féminines en comparaison avec celle de l’homme.
Patients et méthodes |
Étude rétrospective menée au service de médecine interne à l’hôpital militaire de Tunis sur la période de juillet 2017 à juin 2018. Colligeant 102 patients atteints de spondylarthrite selon les critères Assessment of SpondyloArthritis international Society (ASAS). Les caractéristiques cliniques, biologiques, radiologiques et évolutives des patientes ont été recueillies et analysés en comparaison avec la forme masculine.
Résultats |
Le sex-Ratio H/F était 3,4.
Les hommes (H) étaient plus jeunes que les femmes (F) (42 ans vs 48,5 ans, p : 0,58). L’âge de début de la maladie était plus avancé chez H (33,5 vs 27,3, p : 0,462). Le délai diagnostique était assez semblable (3,4 ans vs 3,34, p : 0, 392). La BMI (24,6±3 vs 26,7 p : 0,462).
Chez les femmes le mode de début était fréquemment axiale 53,3 %. Les formes périphériques étaient de 30 % chez les femmes versus 5 % chez les hommes.
Les manifestations extra-articulaires suivantes étaient plus fréquentes chez les F : psoriasis plus (16,5 % H vs 30 % F p : 0,235) ; les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (6,9 % H vs 36,6 % F, p<10−3) et l’atteinte ophtalmologique par L’uvéite est moins fréquente chez les hommes (13,4 % versus 16,6 % p=0,234). L’ostéoporose est de fréquence similaire chez les deux sexes (11,2 % H et 8,7 % F)
Le syndrome inflammatoire (VS, CRP) a été noté respectivement chez (23,6 et 45,7 % H vs 60 et 63 % F p<10−3). Un statut HLAB27+ est retrouvé dans (19,9 % H vs 5 % F p : 0,139).
Sur le plan radiographique : Une sacro-iliite radiographique est retrouvée dans (86,6 % H vs 63,7 % F p : 0,634). Chez les F 20 % était au stade IV.
La coxite (27,7 % H versus 34,5 % F p : 0,845). L’atteinte est généralement sévère dans les deux groupes avec une forme bilatérale dans 80 % chez les hommes et 64,2 % chez les femmes.
Concernant les atteintes structurales elles sont plus sévères chez les hommes : ankylose rachidienne (24,8 % chez les hommes vs 13,3 % chez les femmes), la colonne de bambou et la triple rail n’ont pas étaient trouvés chez aucune femme.
En comparant les différents paramètres d’activité de la maladie on a eu : le BASRI (8,24±12 H et 4,2±5,85 F p : 054) le BASMI (4,1 vs 1,67 p : 0,025 :) BASDAI était comparable chez les deux sexes avec un taux respectif de (3,15 H vs 3,54 F) et finalement le BASFI (4,8 H vs 3,32 F p :0,457). Nous notons que les manifestations générales telles que l’asthénie, la fatigue et même l’amaigrissement sont plus prononcés chez les femmes.
Conclusion |
Dans notre série la spondylarthrite féminine est légèrement distincte de celle masculine. Les différences se portent surtout sur la fréquence des MICI chez la femme L’activité clinique et biologique est plus importante chez les femmes et des atteintes radiographiques et structurales moindre.
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Vol 39 - N° S2
P. A129 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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