Contribution à l’étude de la maladie cœliaque de l’adulte en milieu de médecine interne : une série monocentrique de 43 cas - 28/11/18
Résumé |
Introduction |
La maladie cœliaque (MC) de l’adulte est une entéropathie auto-immune par intolérance au gluten survenant chez un sujet génétiquement prédisposé. De nos jours, et devant la meilleure connaissance de la maladie, le diagnostic est suspecté devant les signes extradigestifs.
Le but de notre travail était d’étudier les caractéristiques épidémiologiques, cliniques et évolutives de la MC chez les patients adultes, et de préciser les particularités des formes cliniques diagnostiquées en milieu de médecine interne et les associations avec des maladies auto-immunes.
Patients et méthodes C’est une étude rétrospective incluant 43 patients atteints de maladie cœliaque, colligés sur une période de 18 ans allant de 2001 à février 2018. Le diagnostic de maladie cœliaque était retenu sur un faisceau d’arguments clinicobiologiques, sérologiques, endoscopiques et histologiques.
Résultats |
L’âge moyen de nos patients était de 28,2 ans avec une nette prédominance féminine (sex-ratio [F/H] =9,75). Dans notre série, la maladie cœliaque a été suspectée principalement sur des signes extra digestifs qui étaient dominés par l’anémie chronique dans 23 cas généralement associée à d’autres signes digestifs ou ostéoarticulaires.
Pour les manifestations ostéoarticulaires, les arthralgies inflammatoires ont été retrouvées chez 12 patients et les arthralgies d’allure mécanique dans 15 cas. Les arthrites ont été notées dans 5 cas dont un cas de polyarthrite rhumatoïde.
L’ostéomalacie, malgré sa rareté dans les pays développés a été révélatrice de la maladie cœliaque dans 10 cas avec des tableaux évolués sur le plan clinique. L’association avec des maladies auto-immunes était retrouvée dans quinze cas soit 34,8 % et les principales pathologies retrouvées étaient le diabète de type 1 dans 5 cas, la thyroïdite auto-immune dans 4 cas, le lupus érythémateux systémique dans 3 cas et la polyarthrite rhumatoïde dans 2 cas.
Les accidents obstétricaux ont été retrouvés chez 12 patientes et au moins 1 avortement sans cause gynécologique ni médicale en dehors de la MC chez 7 patientes soit 17,5 %.
Sur le plan immunologique, la sérologie de la maladie cœliaque était positive dans tous les cas et on a eu recours au dosage des igG antigliadine dans 3 cas porteurs de déficit en igA. Les anticorps antinucléaires étaient demandés dans 32 cas et ils étaient positifs dans 12 cas. Sur le plan histologique, la biopsie retrouvait le plus souvent un stade 3 de March. Sous régime sans gluten bien suivi, tous nos patients ont présenté une amélioration clinique et biologique. Au cours de l’évolution, on n’a pas noté des complications à type de thromboses ni de transformation maligne mais un tableau d’ostéomalacie chez un patient avec un régime mal suivi.
Conclusion |
La vision épidémiologique de la maladie cœliaque a énormément évolué, passant du statut de maladie pédiatrique rare à celui de pathologie fréquente dans toutes les tranches d’âge.
La majorité des diagnostics se fait actuellement à l’âge adulte et les formes à révélation tardive sont en constante augmentation, ce qui implique une meilleure connaissance des présentations possibles à l’âge adulte.
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Vol 39 - N° S2
P. A142 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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