Hémorragie intra-alvéolaire révélant une maladie cœliaque chez un adulte : à propos d’un cas - 28/11/18
Résumé |
Introduction |
L’hémorragie intra-alvéolaire (HIA) est définie par la présence diffuse dans les alvéoles pulmonaires de sang provenant des capillaires ou des veinules pulmonaires. Elle traduit un saignement provenant de la microcirculation pulmonaire et doit être distinguée d’un comblement alvéolaire par du sang à la suite d’un saignement localisé d’origine bronchique. L’HIA diffuse n’est pas une entité nosologique unique mais un syndrome pouvant avoir de multiples causes. La combinaison de l’HIA et de la maladie cœliaque (CD) est extrêmement rare ; les deux maladies peuvent avoir un lien pathogénique commun. Comme illustré par notre cas CD devrait être spécifiquement recherchée chez les patients atteints d’HIA, en particulier ceux chez qui la gravité de l’anémie est disproportionnée par rapport aux résultats radiologiques, même en l’absence de symptômes gastro-intestinaux puisque les deux maladies peuvent bénéficier d’un régime sans gluten.
Observation |
Il s’agit d’un jeune patient âgé de 17 ans, suivi pour une anémie ferriprive depuis l’enfance ; ayant comme antécédent familial un frère et une sœur suivis pour maladie cœliaque. Admis par le biais des urgences pour des épisodes d’hémoptysies de moyennes abondances, avec une dyspnée stade 2 depuis cinq jours. L’examen clinique note un retard staturopondéral (RSP) et une pâleur cutanéomuqueuse, l’examen pulmonaire est normal. L’hémogramme montre une anémie hypochrome microcytaire à 10 g/dl. La radiographie thoracique met en évidence un syndrome alvéolo-interstitiel bilatéral. Un complément par scanner thoracique montre un aspect en verre dépoli diffus correspondant à une hémorragie intra alvéolaire. Le patient a été mis en urgence sous bolus de méthylprédnisolone avec relai par voie orale ; et en parallèle et vu l’antécédent personnel et familiale et le RSP un bilan de malabsorption objectivant une ferritinémie à 16 μg/L et cholestérol total à 0,70 g/L d’où un complément par une fibroscopie digestive qui objective une gastrite antrofundique avec atrophie villositaire, et les Ac anti-transglutaminase, Ac anti-endomysium sont positifs. Au terme de ce bilan, le diagnostic d’HIA pulmonaire révélant une maladie cœliaque a été retenu. L’évolution est favorable sous corticothérapie, traitement martial et régime sans gluten.
Conclusion |
L’HIA associe une dyspnée, une hémoptysie (souvent absente), une anémie aiguë, des opacités infiltrantes diffuses à l’imagerie thoracique et une hypoxémie. Le diagnostic repose sur un faisceau d’arguments et notamment sur l’imagerie et particulièrement sur le LBA. Les causes d’HIA sont multiples, immunitaires ou non. Un bilan initial doit être réalisé rapidement afin de rechercher une atteinte associée, notamment rénale dans le cadre d’une maladie systémique, et de rechercher la maladie causale. Le pronostic immédiat dépend surtout de la gravité de l’atteinte respiratoire et du risque d’insuffisance respiratoire aiguë.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 39 - N° S2
P. A144 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?