Facteurs prédictifs de survie et de récidive au cours de l’hépatite auto-immune : à propos d’une série tunisienne monocentrique - 28/11/18
Résumé |
Introduction |
L’hépatite auto-immune (HAI) est une maladie inflammatoire rare du foie d’étiologie inconnue. Le traitement des formes actives et sévères repose sur la corticothérapie combinée à l’azathioprine qui permet d’obtenir un taux de rémission clinicobiologique et histologique estimée à 80 % à 3 ans. La récidive de cette pathologie à l’arrêt du traitement varie entre 40 et 70 %.
Le but de ce travail est d’étudier les facteurs de survie et de récidive des HAI.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective monocentrique colligeant tous les patients suivis pour hépatite auto-immune sur une période de 21 ans, étalée de janvier 1997 à septembre 2017.
Résultats |
Quarante-quatre patients ont été colligés. Il s’agissait de 39 femmes (88,6 %) et de 5 hommes (11,4 %). L’âge moyen au moment du diagnostic était de 40,4 ans±13,3 ans [19,77]. Le suivi moyen était de 72 mois±17,5 [1,360]. Vingt-trois malades (52,2 %) avaient un syndrome de chevauchement « SC » (HAI–cholangite biliaire primitive) et 2 patients (4,5 %) un syndrome de chevauchement (HAI–cholangite sclérosante primitive). Dix patients (22,7 %) étaient au stade de cirrhose au moment du diagnostic. Le traitement de l’HAI a été instauré chez 28 patients (63,6 %). Il s’agissait d’une corticothérapie seule chez 2 patients (4,5 %) et d’une corticothérapie combinée à de l’azathioprine chez 26 patients (59 %). Le traitement par acide ursodésoxycholique a été prescrit chez 21 malades porteurs de SC (47,7 %). Une rémission biologique à 1 an était notée chez 82,3 % des patients traités. Six patients sont décédés (13,6 %). La survie globale cumulée à 1 an, 5 ans et 10 ans était respectivement de 91,4 % ; 85,7 % et 80 %. Elle était significativement plus élevée en cas de rémission biologique à 1 an et de traitement par azathioprine (p respectifs de 0,0001 et 0,02). Elle était significativement plus basse chez l’homme (p=0,0001). Une récidive a été observée dans 7 cas (15,9 %). La survie globale sans récidive à 1, 5 et 10 ans était respectivement de 98 % ; 96 % et 71 %. L’arrêt du traitement de fond était le seul facteur significativement corrélé à la récidive (p=0,001). L’aggravation de l’HAI était notée chez 10 malades (22,7 %). La survie globale sans aggravation de la maladie à 1 ; 5 et 10 ans était respectivement de 92,1 % ; 75,6 % et 60 %. Elle était significativement raccourcie en cas de cirrhose décompensée (p=0,003). L’hypoalbuminémie, l’absence de rémission à 3 mois et à 1 an n’étaient pas associées à une durée plus brève de la survie sans aggravation (p=NS).
Conclusion |
Dans notre série, les facteurs prédictifs de l’allongement de la survie au cours de l’HAI sont ; le sexe féminin, un traitement au long cours par l’azathioprine et l’obtention d’une rémission biologique à 1 an. La présence de cirrhose décompensée est corrélée avec un raccourcissement de la survie sans aggravation.
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Vol 39 - N° S2
P. A145 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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