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Atteintes rénales au cours de l’endocardite infectieuse - 28/11/18

Doi : 10.1016/j.revmed.2018.10.155 
R. Karray 1, , H. Amel 1, B. Asma 1, M. Hajji 2, B. Samia 1, F. Ben Hamida 3, O. Mondher 1, B.A. Taieb 1
1 Médecine interne A, hôpital Charles-Nicolle, Tunis, Tunisie 
2 Néphrologie, Charles-Nicolle, Tunis, Tunisie 
3 Laboratoire de recherche de pathologie rénale lr00sp01, Charles-Nicolle, Tunis, Tunisie 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

L’endocardite infectieuse (EI) est une maladie systémique. Elle est responsable de nombreuses manifestations extracardiaques par plusieurs mécanismes. L’atteinte rénale est l’une des complications les plus fréquentes. L’objectif de notre étude est d’étudier les particularités cliniques, biologiques, immunologiques et histologiques de cette atteinte.

Patients et méthodes

Il s’agit d’une étude rétrospective faite chez les patients âgés de plus de 18 ans ayant été hospitalisés au service de médecine interne durant la période entre 1992–2017. Les patients ayant des antécédents de maladies rénales chroniques ou de connectivites ont été exclus. Les patients retenus sont ceux qui avaient une EI associée à une atteinte rénale. Le diagnostic d’EI a été retenu selon les critères de DUKE.

Résultats

Nous avons colligé 15 patients d’âge moyen 36±12 ans dont 10 hommes et 5 femmes. Douze patients étaient à haut risque d’endocardite infectieuse : huit patients avaient des antécédents de valvulopathies rhumatismales, deux patients étaient porteurs de prothèse valvulaire, un patient avait une tératologie de fallot et un autre avait une communication interventriculaire. L’endocardite infectieuse était de localisation mitrale, aortiques, tricuspide, mitro-aortiques dans respectivement 4, 5, 4, 2 cas. Les circonstances de découverte de l’atteinte rénale étaient : une insuffisance rénale (IR) aiguë dans sept cas, un syndrome néphrétique dans quatre cas, un tableau de glomérulonéphrite rapidement progressive dans deux cas, une hématurie dans deux cas. À l’examen clinique, les manifestations extrarénales étaient un purpura vasculaire dans quatre cas, une hépatosplénomégalie dans 5 cas et un faux panaris d’Osler dans un cas. Tous les patients avaient une protéinurie>0,5 g/24 h. Le taux moyen de la créatinine était 258 mmol/l (76–938) et de la protéinurie de 24 h était 3,7 g/24 h (0,6–18,9). Les hémocultures (HC) étaient positives dans 04 cas : 2 HC étaient positives à Staphylococus aureus et 2 HC positives à un germe du groupe HACEK. Un seul patient avait un ECBU positif à E. coli. Une cryoglobulinémie mixte était détecté dans deux cas. Quatre patients avaient des complexes immuns circulants. Les fractions du complément C3, C4, CH50 étaient bas dans respectivement 4, 2, 3 cas. Un seul patient avait un anticoagulant circulant. Les AAN était positifs chez un patient en dehors d’une connectivite associée. Sept patients ont bénéficié d’une ponction biopsie rénale (PBR) et qui a montré : une GN membranoproliférative dans 03 cas, GN segmentaire et focale dans deux cas, GN extracapillaire dans un cas, GN endocapillaire et extracapillaire dans un cas et une hyalinose segmentaire et focale dans un cas. L’antibiothérapie était une association à base de bêtalactamine ou glycopeptide et d’aminosides. Un seul patient a développé une insuffisance rénale réversible après l’arrêt de l’aminoside. L’évolution de la fonction rénale était favorable dans huit cas. Quatre patients ont gardé une IR qui était modérée dans deux cas et avancée au stade d’hémodialyse dans deux cas. Trois patients sont décédés suite à un choc cardiogénique dans un cas, un AVC par rupture d’anévrysme mycotique dans un cas et une tamponnade dans un autre cas.

Conclusion

Les atteints rénale au cours de l’EI sont polymorphes. Les circonstances de découverte les plus fréquentes étaient l’IR et un syndrome néphrétique. Les lésions histologiques prolifératives étaient les plus fréquentes. Une étude plus large est souhaitée pour confirmer ces résultats.

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Vol 39 - N° S2

P. A181 - décembre 2018 Retour au numéro
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