Efficacité de l’acide ursodésoxycholique au cours de la cholangite biliaire primitive : vers un traitement de deuxième ligne - 28/11/18
Résumé |
Introduction |
La cholangite biliaire primitive (CBP) est une hépatopathie chronique auto-immune caractérisée par la destruction des canaux biliaires intrahépatiques conduisant à une cholestase puis une fibrose et éventuellement une cirrhose. L’acide ursodésoxycholique (AUDC) est le principal traitement de cette maladie. Les buts de notre étude est d’évaluer la réponse biochimique à l’AUDC au cours de la CBP et de dégager les facteurs prédictifs d’une mauvaise réponse thérapeutique.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective colligeant tous les cas de CBP sur une période de 18 ans (2000–2018).
Résultats |
Trente-cinq cas étaient colligés durant la période de l’étude dont 2 étaient de sexe masculin et 33 de sexe féminin. L’âge moyen était de 59 ans (39–80 ans). La maladie était découverte à un stade préclinique devant une cholestase biologique dans 27 % des cas. Les principaux signes fonctionnels étaient le prurit (28,1 %) et l’asthénie (18,4 %). La CBP était au stade de cirrhose dans 34,6 % des cas. À l’examen clinique, des signes d’hypertension portale étaient retrouvés dans 50 % des cas, une hépatomégalie dans 35 % et une mélanodermie dans un seul cas. La cholestase était constante chez tous les patients. Une hyperbilirubinémie était notée chez 26,9 % des patients. Une cytolyse associée était notée dans 53,8 % des cas. Une hypercholestérolémie était retrouvée dans 15,4 % des cas. Des anticorps antimitochondries positifs étaient retrouvés chez 32 patients (soit 88, 5 %). Dans les 3 autres cas, les anticorps ant-GP210 étaient présents. Une ponction biopsie du foie était réalisée dans 34,6 % des cas. Le stade II de Scheuer était le plus fréquent (45 %). Un overlap syndrome associant une CBP et une hépatite auto-immune était retrouvé dans 6 cas (17 %). Le traitement était basé sur la prescription de l’acide ursodésoxycholique (AUDC) à la dose de 13 mg/kg/j associé à une corticothérapie et un immunosuppresseur en cas d’overlap syndrome. Une réponse biochimique à 1 an de traitement selon les critères de Paris II était retrouvée dans 70 % des cas. Les facteurs associés à la non réponse thérapeutique étaient : la découverte de la maladie au stade de cirrhose (p=0,04), la présence d’une cytolyse en dehors d’un overlap syndrome (p=0,03) et la présence d’une ductopénie à la ponction biopsie du foie (p=0,05).
Conclusion |
Dans notre série, la CBP était découverte à un stade préclinique, seulement dans 27 % des cas. Une réponse biochimique à l’AUDC a été obtenue chez 70 % des patients. Les facteurs associés à la non-réponse thérapeutique étaient la présence d’une cirrhose, d’une cytolyse et/ou d’une ductopénie. Faut-il associer un traitement de deuxième ligne chez ces patients ?
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 39 - N° S2
P. A190 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?