Un DRESS syndrome au Plaquenil - 28/11/18
Résumé |
Introduction |
Le DRESS syndrome est une toxidermie grave majoritairement induite par les anticonvulsivants, les antibiotiques et les anti-inflammatoires non stéroïdiens. Le DRESS syndrome induit par l’hydroxychloroquine est très rare. Nous en rapportons une observation.
Observation |
Il s’agissait d’une patiente âgée de 30 ans, sans antécédents familiaux ou personnels particuliers, qui avait présenté une lymphadénite mésentérique associée à un érythème en vespertilion devant lesquels elle avait été mise sous plaquenil (200 mg/j) par un médecin généraliste. Trois semaines après l’instauration du traitement, elle nous consulte devant l’apparition d’une éruption cutanée morbiliforme. L’examen dermatologique retrouvait un rash maculopapuleux généralisé parsemé de quelques pustules non folliculaires millimétriques aseptiques associé à un œdème du visage et à des adénopathies cervicales mobiles. Les muqueuses buccales et génitales étaient saines et le signe de Nikolsky était négatif. À la biologie, on retrouvait une hyperéosinophilie à 600/mm3. Le score RegiSCAR chez notre patiente était à 4 rendant le diagnostic de DRESS syndrome possible. L’arrêt du plaquenil était suivi d’une résolution du tableau clinicobiologique en 15jours. Les patch-tests au plaquenil pratiqués 6 semaines après la résolution du tableau étaient positifs.
Discussion |
Le DRESS syndrome est une toxidermie grave dont le diagnostic repose sur un ensemble de critères cliniques et biologiques définis par le groupe RegiSCAR et auxquels le tableau de notre patiente correspondait.
Le DRESS syndrome induit par l’hydroxychloroquine est une entité rare. À notre connaissance, un seul cas a été jusqu’à ce jour décrit dans la littérature : un DRESS syndrome chez un patient de 62 ans suivi pour une polyarthrite rhumatoïde séronégative induit 2 semaines après l’instauration d’un traitement par hydroxychloroquine. D’autres réactions cutanées d’hypersensiblité retardée induites par l’hydroxychloroquine avaient déjà été rapportées comme la pustulose exanthématique aiguë généralisée (PEAG), le syndrome de Lyell, la phototoxicité et la photoallergie. La responsabilité du plaquenil dans la genèse du DRESS syndrome chez notre patiente a été retenue devant le délai compatible entre la première prise médicamenteuse et la genèse de l’évènement, l’évolution régressive du tableau clinicobiologique à l’arrêt du plaquenil et surtout devant la positivité des tests épicutanés réalisés vis-à-vis de cette molécule.
Conclusion |
À notre connaissance, il s’agit du 2e cas de DRESS syndrome à l’hydroxychloroquine. Notre observation souligne l’importance de la connaissance du risque éventuel de DRESS syndrome sous antipaludéens de synthèse, molécules couramment prescrites en médecine interne et en dermatologie.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 39 - N° S2
P. A197 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?