Profil épidémiologique, clinique, biologique et étiologique des fièvres prolongées inexpliquée - 28/11/18
Résumé |
Introduction |
La fièvre prolongée inexpliquée (FPI) est un motif fréquent d’exploration dans un service de médecine interne. Ses étiologies sont multiples et l’enquête reste souvent longue coûteuse et éprouvante pour le malade. La stratégie de prise en charge doit être méthodique et persévérante. Elle s’appuie sur des données cliniques et l’usage raisonné des examens paracliniques. L’objectif de notre étude est de déterminer les étiologies des FPI retrouvées chez nos patients, le profil épidémiologique et clinique et biologique.
Patients et méthodes |
Étude rétrospective des patients hospitalisés pour une FPI dans un service de médecine interne, entre janvier 2012 et out 2018. La FPI est définie par une fièvre>38,3°C, d’une durée>2 semaines, avec un bilan initial d’examens complémentaires négatif. Les patients neutropéniques ont été exclus ainsi que les patients infectés par le VIH et ceux ayant une fièvre prolongée nosocomiale.
Résultats |
Cent patients étaient inclus. Il s’agit de 33 hommes et 67 femmes. L’âge moyen était de 44 ans [16–85]. La durée moyenne d’évolution de la fièvre avant l’hospitalisation était de 6 semaines [3–6 semaines]. La température à l’admission était de 38,8°C±1,1 en moyenne [37–40°C]. La fièvre était isolée dans 10 % des cas. Une asthénie était retrouvée dans 73 % des cas et un amaigrissement était constaté dans 51 % des cas, des signes digestives étaient présents dans 25 % des cas, des adénopathies dans 47 % des cas, superficielles (n=25) et profondes (n=22), splénomégalie dans 32 % des cas et/ou hépatomégalie dans 16 % des cas. Les examens paracliniques de première intention réalisés chez tous les malades ont révélé un syndrome inflammatoire biologique dans 80 % des cas avec une ascension de VS dans 59 % des cas, une anémie inflammatoire dans 32 % des cas. L’électrophorèse des protéines avait montré une hypergammaglobulinémie polyclonale dans 29 % et hypogammaglobulinémie dans 4 % des cas. À la numération de la formule sanguine, une hyperleucocytose était retrouvée dans 30 cas alors qu’une leucopénie était retrouvée dans 12 cas. L’enquête étiologique révélait des causes infectieuses dans 42 % des cas dominées par les infections bactériennes (78 % de toutes les infections) dont une tuberculose (n=9), une brucellose (n=2), une endocardite infectieuse (n=4), une rickettsiose (n=2) et une pneumopathie infectieuse (n=1). Les infections virales dominées par l’infection à CMV (n=4) ; une maladie inflammatoire dans 24 % des cas qui était un lupus érythémateux systémique (n=5), une maladie de Horton (n=5), une maladie de Still (n=8), une sarcoïdose (n=2), une maladie de Behçet (n=1), une maladie de Kikuchi (n=1), et une spondyloarthropathie (n=2). Les causes néoplasiques retrouvées étaient des hémopathies dans 18 % des cas dont le lymphome (n=14), la leucémie (n=3) et la maladie de Castelman (n=1). Les tumeurs solides étaient en cause dans 3 % des cas, cancer du seins (n=1), carcinome épidermoïde indifférencié de cavum (n=1) et adénocarcinome sigmoïdien (n=1).
Conclusion |
La FPI reste un défi majeur pour l’interniste. Le diagnostic restait indéterminé dans plus de 30 % dans la littérature alors qu’il était de 13 % dans notre série qui justifie une surveillance de malade. La recherche étiologique doit être méthodique. Parfois on doit recourir aux examens invasif tels que les biopsies.
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Vol 39 - N° S2
P. A206 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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