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Caractéristiques cliniques et immunologiques du syndrome des antiphospholipides chez le sujet d’âge mûr : une étude rétrospective nationale multicentrique - 28/11/18

Doi : 10.1016/j.revmed.2018.10.302 
F. Grimaud 1, C. Yelnik 2, M. Pineton De Chambrun 3, Z. Amoura 3, L. Arnaud 4, N. Costedoat-Chalumeau 5, E. Hachulla 2, M. Lambert 2, J. Sibilia 4, T. Papo 1, K. Sacré 1,
1 Médecine interne, hôpital Bichat AP-HP, Paris 
2 Médecine interne, CHU de Lille, Lille 
3 Médecine interne, hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris 
4 Rhumatologie, hôpital de Hautepierre-hôpitaux universitaires de Strasbourg, Strasbourg 
5 Médecine interne, hôpital Cochin, Paris 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le syndrome des antiphospholipides (SAPL) affecte principalement les femmes en âge de procréer. Nous avons cherché à décrire les caractéristiques cliniques et immunologiques du SAPL diagnostiqué après 60 ans.

Patients et méthodes

L’étude est nationale, multicentrique et rétrospective impliquant tous les patients atteints de SAPL (défini par les critères de Sapporo révisés en 2006) suivis dans 5 centres universitaires français dont 4 centres de référence nationaux pour le lupus et le SAPL. Tous les patients chez lesquels le SAPL a été diagnostiqué après l’âge de 60 ans ont été inclus. Leurs caractéristiques cliniques et immunologiques ont été analysées et comparées à celles des patients atteints de SAPL inclus dans la cohorte Euro-phospholipid.

Résultats

Soixante et un patients atteints de SAPL diagnostiqué après l’âge de 60 ans ont été inclus. La population comptait 40 femmes (65,6 %) ayant un âge médian de 65,8 ans (60–92,3) au diagnostic de SAPL. Chez 19 (31,1 %) patients, la 1ere manifestation (thrombose dans tous les cas sauf 2 a posteriori attribuable à la maladie était en réalité survenue avant l’âge de 60 ans. D’une façon globale l’âge médian à la 1ere manifestation a posteriori attribuable au SAPL était de 63 ans (28–92,3). 70,4 % des patients avaient un SAPL primaire. Au moins 1 facteur de risque cardiovasculaire conventionnel, tels que le tabagisme, l’hypertension et/ou la dyslipidémie, étaient présents chez 47 (77,0 %) patients de la cohorte et 8 (13,1 %) avaient un diabète. L’accident vasculaire cérébral était la manifestation la plus fréquente au moment du diagnostic (36,1 %) et durant le suivi (9,8 % ; suivi 5 (1–15,5) ans). Les anticoagulants lupiques (AL), les anticorps anti-cardiolipines (aCL) et les anticorps anti-β2GPI (aβ2GPI) étaient positifs chez respectivement 70,5 %, 67,7 % et 60,6 % des patients. 37,7 % des patients étaient triples positifs pour les anticorps anti-phospholipides. Tous les patients recevaient un traitement antithrombotique par antivitamine K (82 %), antiplaquettaires (29,5 %) ou l’association antivitamine K et antiplaquettaires (11,5 %). 5 patients (8,2 %) ont développé une hémorragie majeure. Le taux de mortalité était de 11,5 % avec un âge médian au décès de 80 ans (67,2–82,4). Les causes de décès les plus fréquentes étaient l’infection, l’hémorragie et les affections malignes. Comparativement à la cohorte Euro-Phospholipid d’âge moyen de 34±13 ans au diagnostic, les patients atteints de SAPL diagnostiqués après l’âge de 60 ans étaient plus fréquemment masculins (p<0,01), présentaient une fréquence plus élevée de SAPL primaire (p<0,01), d’accident vasculaire cérébral (p<0,0001) et d’AL positifs (p<0,05) pour un taux de mortalité plus élevé (p<0,05).

Conclusion

Les patients d’âge mûr avec un SAPL de début tardif présentent un profil de maladie différent du sujet plus jeune, avec une moindre représentation féminine, une plus grande proportion de SAPL primaire et une plus grande fréquence de thromboses artérielles associées aux AL.

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Vol 39 - N° S2

P. A53 - décembre 2018 Retour au numéro
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