Évaluation monocentrique du tocilizumab dans l’artérite à cellules géantes - 28/11/18
Résumé |
Introduction |
Chez les patients traités pour une artérite à cellules géante (ACG), la dose cumulée de glucocorticoïdes est associée à d’importants effets secondaires [1 ]. Le tocilizumab, un anticorps monoclonal bloquant l’interleukine 6 a montré son intérêt dans l’ACG dans diverses séries rétrospective et dans deux essais cliniques randomisés [3 , 2 ], permettant l’obtention d’une AMM dans cette indication en tant que traitement de deuxième ligne de référence. Nous proposons une analyse de l’utilisation en pratique courante de cette molécule dans notre centre.
Matériels et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective observationnelle monocentrique descriptive et analytique. Tous les patients suivis en médecine interne dans notre centre pour une ACG traité par tocilizumab à un moment de leur prise en charge ont été inclus. Les patients suivis pour une pseudopolyarthrite rhizomélique sans autres critères pour une ACG n’ont pas été inclus dans l’analyse. Les données épidémiologiques, cliniques et paracliniques ont été recueillies de manière rétrospective en août 2018.
Résultats |
Vingt-six patients ont été analysés. Ils ont tous reçus le tocilizumab entre 2013 et 2018. L’âge médian au diagnostic était de 71 ans [65–76]. Le sex-ratio était de 4,2 femmes pour un homme (80,8 % de femmes).
Le diagnostic d’ACG était retenu dans 24 cas sur 26 selon les critères ACR. La biopsie d’artère temporale était positive chez 18 patients sur 21. La durée d’évolution de la maladie était en médiane de 12 mois [6 ; 30] à l’introduction du traitement.
Le traitement a été débuté dans la majorité des cas du fait d’une cortico-dépendance>7,5mg/j (18 patients, 69,2 %), d’une cortico-dépendance à des doses≥20mg par jour (5 patients, 19,2 %) et dans un cas en thérapie adjuvante compte tenu de la gravité du tableau initiale. Deux patients avaient reçu un autre traitement d’épargne cortisonique (méthotrexate).
L’introduction du tocilizumab a permis une épargne cortisonique chez 23 patients (88,5 %) : posologie journalière prednisone moyenne à l’initiation 15,5mg/j (±13,5mg/J) ; à l’issue du traitement 4,5mg/J (±3mg/J) (sevrage total de la corticothérapie chez 4 patients), significativement plus bas (p=0,0008). La majorité des patients ont reçus le traitement à la posologie de 8mg/kg toutes les 4 semaines par voie intraveineuse, deux ont reçus le tocilizumab par voie sous-cutanée (162mg/1 semaines).
La durée de traitement médiane était de 15 [6 ; 26]. Trois patients ont présenté une rechute sous traitement motivant l’arrêt de celui-ci (dont une névrite optique ischémique antérieure aiguë).
Quatre patients ont arrêté en raison d’effets secondaires non tolérables et 6 patients ont pu stopper le traitement (aucun n’avait arrêté sa corticothérapie).
Concernant les effets secondaires : 8 patients ont présenté une neutropénie jamais<1/GL ne nécessitant pas l’arrêt du traitement. Aucun patient n’a été hospitalisé pour la prise en charge d’une complication infectieuse. Deux patients ont présenté un zona dont un ayant motivé l’arrêt du traitement. Onze patients ont présenté une dyslipidémie dont une ayant motivé l’arrêt du traitement.
Conclusion |
Le tocilizumab est efficace et bien toléré en pratique courante pour le traitement des patients atteints d’une ACG. Le sevrage de la corticothérapie qui est un objectif thérapeutique à part entière est difficile à obtenir.
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Vol 39 - N° S2
P. A62-A63 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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