Évaluation de l’intérêt de l’imagerie cérébrale par résonance magnétique dans le cadre du bilan étiologique des uvéites : à propos de 402 patients - 28/11/18
Résumé |
Introduction |
Une imagerie par résonance magnétique (IRM) cérébrale est très fréquemment réalisée, dans le cadre du bilan étiologique des uvéites, en particulier à la recherche d’une pathologie démyélinisante du système nerveux central. Plusieurs auteurs s’accordent sur le fait de ne pas recommander cet examen en l’absence de signe clinique au regard de sa faible rentabilité.
L’objectif de cette étude est d’évaluer la pertinence de l’IRM cérébrale pour le diagnostic étiologique des uvéites, en fonction de la présence de signes cliniques et du diagnostic suspecté initialement.
Patients et méthodes |
Nous avons étudié de manière rétrospective les dossiers de patients atteints d’uvéite au centre hospitalo-universitaire de la Croix-Rousse à Lyon entre janvier 2003 et juillet 2018. Nous avons inclus, parmi les dossiers étudiés, ceux ayant bénéficiés d’une IRM cérébrale pour le diagnostic étiologique de l’uvéite. Le diagnostic de sclérose en plaques (SEP) a été retenu en utilisant les critères de Mc Donald [1 ] ou après l’évaluation du centre de référence de la sclérose en plaques du CHU de Lyon. L’IRM cérébrale a été considérée contributive si elle permettait de poser le diagnostic étiologique ou de redresser le diagnostic initialement suspecté.
Résultats |
Parmi les 1215 patients atteints d’uvéite, 402 (33,1 %) ont bénéficié d’une IRM cérébrale. L’âge moyen au diagnostic était de 45 ans et l’on retrouvait 229 femmes (57 %) et 173 hommes (43 %). Le type anatomique de l’uvéite était le suivant : uvéites antérieures (16,4 %), intermédiaires (29 %), postérieures (27 %), pan uvéites (n=109, 27 %). Les uvéites étaient unilatérales dans 127 cas (31,6 %), chroniques dans 337 cas (83,8 %), granulomateuses dans 93 cas (23,1 %) et hypertensives dans 23 cas (5,7 %). L’IRM était considérée comme anormale chez 80 patients (19,9 %), incluant des hypersignaux aspécificiques (n=28, 35 %), des images de leucopathie vasculaire (n=34, 42,5 %), des lésions inflammatoires (n=13, 16,2 %), qui pour 12 patients répondaient aux critères de Mac Donald ainsi que des lésions tumorales évocatrices de lymphome (n=4, 5 %).
La répartition étiologique à l’issue du bilan était la suivante : uvéites idiopathiques (45,8 %), uvéites d’origine inflammatoire (25,1 %) incluant 67 sarcoïdoses, 5 maladies de Behçet et 13 scléroses en plaques, entités ophtalmologiques (choroïdite multifocale …) (18,4 %), étiologie infectieuse (7 %) et pseudo-uvéites (3,7 %) dont 13 lymphomes oculo-cérébraux (LOC).
L’IRM cérébrale a été contributive dans 18 cas (4,5 %) incluant 4 cas de LOC, les 13 cas de SEP et 1 cas d’uvéo-méningite tuberculeuse. Trente et un patients présentaient des signes neurologiques avant ou au moment de la réalisation de l’IRM cérébrale ; pour 13 d’entre eux (36,1 %), l’IRM cérébrale a été contributive au diagnostic étiologique de l’uvéite. Pour les 18 patients chez qui l’IRM cérébrale était contributive, 13 d’entre eux présentaient des signes neurologiques (72 %) avant ou au moment la réalisation de l’examen.
Discussion |
Les données concernant la rentabilité diagnostique de l’IRM cérébrale pour le diagnostic étiologique des uvéites sont peu nombreuses et portent sur des effectifs réduits (168 et 66 patients respectivement) [3 , 2 ]. Notre étude est la première à évaluer l’apport de cette technique en regard de l’existence de signes neurologiques précédents ou au moment de sa réalisation.
Conclusion |
Alors que la prescription d’une IRM cérébrale pour le bilan étiologique d’une uvéite est fréquente, notre travail montre que cet examen n’est rentable que dans moins de 5 % des cas indépendamment des signes neurologiques. Il montre le plus souvent des anomalies non spécifiques ou de lésions de leucopathie vasculaire. Dans moins de 1 % des cas, l’IRM cérébrale peut contribuer chez des patients asymptomatiques sur le plan neurologique au diagnostic de SEP ou LOC. En revanche chez des patients dont les IRM sont revenues contributives 75 % d’entre eux présentaient des signes neurologiques avant la réalisation de l’imagerie.
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Vol 39 - N° S2
P. A69-A70 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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