Effet des comorbidités psychiatriques sur la durée de séjour des patients en Médecine Interne d’aval des Urgences - 28/11/18
Situations Fréquentes en Médecine Interne (SiFMI)
Résumé |
Introduction |
Les maladies psychiatriques sont associées à de nombreux facteurs d’exposition et de fragilité et elles complexifient l’approche diagnostique et thérapeutique des problèmes somatiques. Par conséquent, les malades psychiatriques ont des problèmes somatiques plus fréquents et moins bien pris en charge. Cette étude vise à quantifier :.
–la proportion des patients avec comorbidité psychiatrique en médecine interne d’aval des urgences ;
–le retentissement sur leur prise en charge somatique en comparant leurs durées de séjour avec celles des patients sans comorbidité psychiatrique.
Patients et méthodes |
Étude observationnelle rétrospective ayant inclus tous les patients majeurs, hospitalisés dans 9 services de médecine interne de l’AP–HP, après passage aux urgences au cours de l’année 2017. Les données étaient extraites de l’entrepôt de données de l’AP–HP. L’existence d’une comorbidité psychiatrique et le poids des comorbidités somatiques (score de Charlson) étaient déterminé par le codage diagnostique du séjour et des 365jours précédents. Le calcul du score de Charlson a utilisé la formule validée pour les données médico-administratives.
Résultats 8981 séjours étaient inclus (8 001 patients) : 1867 séjours (21 %) dans le groupe avec comorbidités psychiatriques et 7714 dans le groupe sans comorbidités psychiatriques. Les catégories de diagnostics principaux (DP) les plus représentées étaient : pneumopathie infectieuse (897 séjours, soit 10 % du total), drépanocytose (886, 10 %), infection urinaire (454,5 %), insuffisance cardiaque (319,4 %) et exacerbation de BPCO (306,3 %). La prévalence des séjours avec comorbidités psychiatriques variait de 12 % à 29 % selon l’hôpital, et en fonction du DP de 14 % (insuffisance cardiaque) à 29 % (drépanocytose). Le Tableau 1 compare les principales caractéristiques des séjours dans les deux groupes (tests non paramétriques).
Après ajustement sur l’age, le sexe, le centre et la catégorie de DP, le score de Charlson moyen était supérieur de 0,7 chez les patients avec comorbidités psychiatriques (p<0,001). La durée moyenne de séjour était significativement supérieure dans le groupe avec comorbidités psychiatriques, après ajustement sur l’âge, le sexe et le score de Charlson (p<0,001), globalement et au sein de chaque centre et de chaque catégorie de DP.
Conclusion |
Les comorbidités psychiatriques ont une prévalence élevée chez les patients hospitalisés en aval des urgences. Elles sont associées à une durée de séjour plus longue, qui n’est pas uniquement expliquée par des comorbidités somatiques plus lourdes. Des facteurs de vulnérabilité non mesurés contribuent très probablement à cette différence. Une collaboration étroite est nécessaire avec les équipes psychiatriques de liaison et de ville, les services sociaux et les médecins généralistes. Une formation approfondie des internistes à la prise en compte efficace et non stigmatisante des comorbidités psychiatriques en médecine polyvalente est également souhaitable.
Cette étude utilise l’entrepôt de données de l’AP–HP, susceptible d’alimenter avec des données quantitatives facilement accessibles une réflexion sur la pratique hospitalière en aval des urgences. Nous quantifions actuellement, par retour manuel à un échantillon de dossiers, la précision du codage diagnostique pour identifier les malades souffrant d’un problème psychiatrique actif et pour quantifier le poids des comorbidités somatiques par le score de Charlson.
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Vol 39 - N° S2
P. A80-A81 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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