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Risque de dysfonction de prothèses cardiaques implantables soumises à un traitement de radiothérapie : résultats d’un registre monocentrique sur 67 cas - 04/12/18

Doi : 10.1016/j.ancard.2018.09.028 
Pierre Frey 1, , Antoine Dompnier 1, Didier Irles 1, Chrystelle Akret 1, Carmen Hosu Iolanda 2, Alexandre Tessier 2
1 Département de cardiologie, centre hospitalier Annecy-Genevois, 74370 
2 Département de radiothérapie, centre hospitalier Annecy-Genevois, 74370 

Auteur correspondant.

Résumé

Objectifs

Un nombre croissant de patients porteurs de prothèses cardiaques implantables (pacemakers ou défibrillateurs) sont soumis à un traitement de radiothérapie pour un cancer. Les dysfonctions de prothèses dues aux interactions avec les rayonnements ionisants sont fréquentes, potentiellement graves mais pourraient être pour la plupart mieux prises en charge par une meilleure connaissance et gestion des risques.

Méthode

Il s’agit d’une étude monocentrique prospective de suivi et surveillance des patients porteurs de prothèses cardiaques soumis à un traitement de radiothérapie pour cancer. Étaient inclus tous les patients porteurs de prothèses cardiaques implantables (pacemaker ou défibrillateur) soumis à une ou plusieurs séances de radiothérapies, dont la surveillance était assurée par notre centre. Le protocole de surveillance consistait à : une consultation avec contrôle de tous les paramètres et mémoires de la prothèse avant irradiation, après chaque séance et 1 mois après la dernière séance. Les données de radiothérapie (type de faisceau, énergie maximale, dose cumulée tumorale, estimation de dose sur la prothèse) étaient renseignées. Le critère d’évaluation principal était la survenue d’une dysfonction de prothèse définie par la mise en évidence de bruit sur l’un des canaux, passage en mode VVI de secours, défaut de mise en mémoire des paramètres, modification significatives des paramètres de sondes entraînant une reprogrammation de la prothèse, pendant ou après irradiation.

Résultats

Entre 01/01/2013 et 01/06/2018, 67 prothèses (54 pacemakers et 13 défibrillateurs) chez 59 patients irradiés différents, ont été incluses dans l’étude. En moyenne chaque patient a eu 17 contrôles de prothèse pour un suivi cumulé sous traitement de 57 patients.mois. Au total, on comptait 10 (15 %) dysfonctions de prothèse dont 3 (23 %) défibrillateurs et 7 (13 %) pacemakers. Parmi les dysfonctions on notait : 5 cas de bruit sur sondes dont 1 classification en TV non soutenue, sans choc délivré ; 3 cas de passage en mode VVI de secours reprogrammés avec succès, et 2 cas de défaut de mises en mémoires d’un ou plusieurs paramètres de sondes. Aucun symptôme n’a été ressenti par les patients. 1 reprise chirurgicale a été effectuée pour changement de boîtier d’un pacemaker double chambre avec bruits sur sondes récurrents. Parmi les cas avec dysfonctions, l’irradiation était supra diaphragmatique pour 3 (30 %), et utilisait des photons de haute énergie dans 9 (90 %) cas, enfin la dose cumulée par la prothèse était<1 Gray dans 7 (70 %) cas, et>10 Gray dans 2 (20 %) cas.

Conclusion

Dans notre étude, les dysfonctions de prothèses cardiaques implantables soumis à la radiothérapie concernent 15 % des prothèses irradiées, plus fréquentes pour les défibrillateurs. Elles sont le plus souvent asymptomatiques bien que potentiellement graves. Elles sont plus fréquentes en cas d’irradiation infra diaphragmatique et en cas d’utilisation de photons de haute énergie >10 MegaVolts.

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Vol 67 - N° 5

P. 396 - novembre 2018 Retour au numéro
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  • Intérêt du bloc serratus pour l’implantation du défibrillateur sous-cutané sans anesthésie générale
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  • Étude prospective multicentrique sur la performance diagnostique de l’IRM cardiaque utilisée en première intention dans la recherche d’une cause ischémique à une dysfonction systolique. Étude CAMAREC
  • Louis-Marie Desroche, Damien Mandry, Loïc Belle, Benjamin Safar, Charles Burdet, Phalla Ou, Grégory Ducrocq, Isabelle Durand-Zaleski, Damien Millischer, Atul Pathak, Olivier Huttin, Damien Logeart, Mathieu Valla, Benoit Diebold, Yoan Lavie-Badie, Olivier Milleron, Guillaume Jondeau, pour l’étude CAMAREC

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