Amour et haine en fin de vie - 05/04/08
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Résumé |
Soigner son prochain, tenter de soulager ses souffrances au moment du mourir, l'accompagner sont manifestement des actes d'amour. L'amour se veut au cœur des soins palliatifs, monde où tout serait mis en œuvre pour remédier aux excès d'une technicisation médicale, havre de paix pour les patients et les familles. L'imaginaire des discours place ses soignants au rang des « charitables », en charge des « cas désespérés » et ne voit en ces derniers que des êtres suppliciés, sans passé ni avenir, corps asexués et sans désir, à la recherche d'un savoir sur l'énigme dernière. Pourtant, faut-il se souvenir que l'inconscient ne connaît pas la mort, mais seulement la jouissance ? Voilà pourquoi nous avons choisi d'éclairer la part obscure de notre pratique quotidienne, exhibant ainsi l'envers des soins palliatifs, antichambre de l'enfer comme du paradis, aussi fascinante qu'idéalisée. Sans céder en rien sur l'impératif d'assistance à autrui dans notre société individualiste, geste de soin et d'amour, faut-il pour autant nier que la haine est aussi présente en fin de vie, demeurer aveugle à ses expressions violentes ? La haine y est toutefois incongrue, elle apparaît parfois masquée sous les traits d'un dévouement excessif chez le soignant, du sacrifice extrême ou de la culpabilité chez la famille, voire d'une tristesse morbide chez le patient. Ces forces obscures nous invitent donc à ne pas nous méprendre sur un altruisme « palliatif », comme sur la recherche de réconciliation attribuée au patient dans sa phase ultime, elles font en revanche resurgir la question éthique de l'examen de soi.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Care for the dying - attempting to relieve their suffering, accompanying them in their last moments - is a manifestation of love, widely considered as the heart of palliative care. This is a world where everything possible is done to remedy the excesses of medical technicity, so patients and their families can have a haven of peace for dying. From this imagery, the healthcare worker becomes a “charitable” person, providing care when all hope is lost. The dying patient also becomes a disincarnated asexual being with no past or future, and no desires other than the search for an answer to the final enigma. But have we forgotten that death is meaningless for the eminently living subconscious? This is why we have chosen to focus on an obscure part of our daily practice, exposing the other fascinating and idealized side of palliative care: the antechamber to paradise, and hell. Without denying the imperative need for personal assistance in our individualized society, the need for loving and caring, must we deny the reality of the hatred that is also part of dying? Must we blind ourselves to its violent expression? But hate can be incongruent, masked by a caregiverʼs excessive devoutness or hidden under the cover of extreme sacrifice, family guilt, or even the morbid sadness of the dying. These obscure forces incite us to be wary of “palliative” altruism, of our desire to “reconcile” the patient with death. From these forces spring forth the crucial ethical issue of self-assessment.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Amour, Haine, Jouissance, Culpabilité, Éthique
Keywords : Love, Hate, Living, Guilt, Ethics
Plan
Vol 7 - N° 1
P. 25-32 - février 2008 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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