La disproportion patient-prothèse : mythe ou réalité ? - 09/04/08
P. Pibarot
Voir les affiliations* | Le Dr Philippe Pibarot est titulaire de la chaire de recherche du Canada sur les maladies valvulaires cardiaques financée par les instituts de recherche en santé du Canada, Ottawa, Ontario Canada. |
La disproportion patient-prothèse (DPP) est présente lorsque la surface valvulaire effective (SVE) de la prothèse est trop petite par rapport à la surface corporelle du patient. La DPP est un problème fréquent suite au remplacement valvulaire aortique (20 à 70 %). La DPP est associée à une moins bonne amélioration de l’état symptomatique et de la qualité de vie, une moindre régression de l’hypertrophie ventriculaire gauche, une récupération incomplète de la réserve coronarienne et une plus haute incidence d’événements cardiaques adverses et une moindre survie suite au remplacement valvulaire aortique. Cependant, l’effet de la DPP varie, de façon importante, selon son degré de sévérité et le profil du patient. En particulier, les patients jeunes, ainsi que ceux ayant une mauvaise fonction ventriculaire gauche et/ou une hypertrophie ventriculaire gauche sévère sont plus vulnérables à la DPP. Contrairement à la plupart des autres facteurs de risque, la DPP peut être évitée, ou tout au moins, sa sévérité peut-être réduite par la mise en place d’une stratégie de prévention au moment de l’opération. Cette stratégie doit être orientée, en priorité, vers l’implantation supra-annulaire de prothèses modernes et optimisées sur le plan hémodynamique plutôt que vers un élargissement de la racine aortique.
Patient-prosthesis mismatch: myth or reality? |
Patient-prosthesis mismatch (PPM) is present when the effective valvular surface area of the prosthesis is too small compared to the patient’ s body surface area. PPM is a frequent problem following aortic valvular replacement (20 to 70%). PPM is associated with a lesser improvement in symptomatic state and quality of life, less regression in left ventricular hypertrophy, incomplete recuperation of coronary reserve, a higher incidence of adverse cardiac events, and reduced survival following aortic valvular replacement. However, the effect of PPM varies significantly depending on its severity and the patient’ s profile. Young patients in particular, as well as those with poor left ventricular function and/or severe left ventricular hypertrophy are more vulnerable to PPM. Unlike most of the other risk factors, PPM can be avoided or its severity can be more or less reduced by putting in place a prevention strategy at the time of the operation. This strategy should be oriented as a priority towards supra-annular implantation of modern prostheses, optimised on the hemodynamic front rather than leaning towards enlargement of the aortic root.
Mots clés :
Prothèse valvulaire
,
rétrécissement aortique
,
remplacement valvulaire aortique
Plan
* | Le Dr Philippe Pibarot est titulaire de la chaire de recherche du Canada sur les maladies valvulaires cardiaques financée par les instituts de recherche en santé du Canada, Ottawa, Ontario Canada. |
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Vol 100 - N° 12
P. 1063-1068 - décembre 2007 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.