La question laissée ouverte par Freud dans sa trente-cinquième Nouvelle Conférence serait-elle encore plus intempestive aujourd’hui : comment la psychanalyse va-t-elle trouver sa place au sein du conflit entre la conception scientifique et la conception religieuse du monde ? Afin d’ébaucher des éléments de réponse, l’auteur se propose de revenir sur l’athéisme de Freud, sur son identification à L’Homme Moïse et sur ce que Freud présente dans la trente-et-unième Nouvelle Conférence comme le « point d’attaque similaire » de la mystique et de la psychanalyse, soit le moi sous l’angle de son autonomie et de son élargissement.

The question left open by Freud in his 35 new conference is perhaps more interesting today than before World War II: how psychoanalysis is going to take place in the conflict between religious and scientific world conceptions. To start to answer, we shall return to the question of Freudʼs identification with “the man Moses”, we shall also take into account his words: “I am an infidel Jew”, and we shall examine his attitude towards religious beliefs and mysticism. In the end, we will be able to understand why his view on spiritual life can enlarge our conception of psychic personality.