L’insuffisance rénale aiguë du donneur (IRAd) est un facteur de risque de perte de greffon lorsque la créatinine de base est définie par une rétro-estimation pour un débit de filtration glomérulaire à 75mL/min/1,73 m² selon l’équation MDRD. Bien que l’IRAd soit associée à une moins bonne survie du greffon, cela ne constitue pas une justification de refus de ces greffons à la transplantation. L’objectif de ce travail est l’émulation d’un essai clinique dans lequel la décision de transplantation à partir d’un greffon en IRAd serait randomisée entre l’acceptation et le refus en vue d’une meilleure proposition.

À partir du registre REIN, 26 847 patients dialysés et inscrits sur liste d’attente active ont été inclus entre 2007 et 2018.

Un appariement à partir d’un score de propension dépendant du temps a été utilisé pour apparier un patient recevant un greffon en IRAd au jour de sa transplantation avec un patient dialysé comparable sur liste d’attente. Nous avons comparé l’espérance de vie de ces groupes « transplantation » et « liste d’attente ».

Sur 3088 paires de patients appariés, l’espérance de vie pour un suivi de 10 ans du groupe transplantion par greffon en IRAd est de 8,63 ans [8,49 ; 8,76] contre 8,41 ans [8,26 ; 8,55] pour les patients du groupe « liste d’attente ». La différence d’espérance de vie est de 2,64 mois [0,39 ; 4,87]. Les patients du groupe « liste d’attente » ont été greffés dans un délai médian de 8 mois post-pseudorandomisation (Figure 1).

La transplantation avec des greffons issus de donneur en IRAd est associée à un gain d’espérance de vie. L’utilisation de ces greffons semble sûre et leur plus large acceptation permettrait de lutter contre la pénurie de greffons en France tout en augmentant l’espérance de vie des patients insuffisants rénaux chroniques terminaux.