La prise en charge globale et la néphroprotection constituent un challenge chez les patients greffés cœur-reins. Pensant bien faire, certains patients asthéniques et sarcopéniques majorent leurs apports protéiques : d’où, le cercle vicieux aggravation de la maladie rénale, majoration de la sarcopénie et donc de la sédentarité si délétère.

Devant une altération de l’état général avec asthénie et difficulté à la marche, associée à une détérioration de la fonction rénale chez un patient de 66 ans, greffé du cœur à 46 ans et du rein à 52 ans, nous avons optimisé ses apports protéiques à 0,5g/kg/j (contre 1,5 à 2g/j), introduit des céto-analogues (1cp/10kg), et conseillé d’augmenter son activité physique avec surveillance biologique (urée, créatinine sanguines et urinaires, albuminémie) et impédancemétrie.

Reprise des données avant et après l’application des mesures suscitées.

10 mois après cette prise en charge, nous constatons une amélioration nette de plusieurs facteurs :

– composition corporelle : gain de 1kg de muscles permettant de remarcher sans canne et perte de 0,75kg de masse grasse ;

– activité physique à 2h/j de marche ;

– vitalité et globale et cellulaire traduit par l’indice d’activité métabolique ;

– DFG augmenté de 6±4ml/min – vitalité et globale et cellulaire traduit par l’indice d’activité métabolique ;

– baisse drastique de l’urée sanguine et urinaire en parallèle ;

– psychologie améliorée selon le patient et son entourage (Fig. 1).

L’excès d’apport en protéine constitue une source de toxines délétères pour la fonction rénale et le muscle chez le patient MRC, transplanté rénal de surcroît. Oser adopter un régime hypoprotidique avec supplémentation par céto-analogues a permis briser le cercle vicieux asthénie/sarcopénie/insuffisance rénale et de retrouver une spirale vertueuse d’amélioration globale, rénale et musculaire avec réel impact en terme de vitalité et de qualité de vie.