Le recours à l’hémodialyse d’urgence est une situation très fréquente en néphrologie et n’est pas dénuée de risque. Cette situation est grevée d’une importante morbi-mortalité.

L’objectif est de décrire et analyser le profil des patients hémodialysés et les indications des urgences dialytiques, et les complications perdialytiques ainsi que le devenir de ces patients.

Étude rétrospective descriptive et analytique qui s’est déroulée entre 1^er janvier et 31 décembre 2021 incluant 371 patients, ayant été admis au service de néphrologie pour une séance d’hémodialyse en urgence.

Au total, 371 patients (sex-ratio à 1,16), d’âge moyen 51,49 ans [9–90 ans]. Ils proviennent en majorité du service des urgences (67 %), de réanimation (17 %), et de l’urologie (10 %). Vingt-huit pour cent présentaient une insuffisance rénale chronique dont 22 % au stade terminal. L’hémodialyse en urgence a été entreprise pour une hyperkaliémie menaçante dans 46 % des cas, un OAP dans 20 % des cas, un syndrome urémique mal toléré et une anurie étaient l’indication dans respectivement 16 % et 12 % des cas, l’hypercalcémie maligne dans 4 % et l’acidose dans 2 % des cas.

L’abord vasculaire était un cathéter dans 82 % (fémoral dans 72 % et jugulaire dans 10 %) et une fistule artérioveineuse dans 14 %. Les complications perdialytiques étaient dominées par l’hypotension artérielle symptomatique dans 30 cas nécessitant l’arrêt de la séance dans la moitié des cas.

Le suivi a été marqué par un taux de mortalité à court terme de 18 % et une évolution vers l’insuffisance rénale chronique terminale chez 33 % des patients tandis qu’elle était favorable dans 39 % (la fonction rénale s’est stabilisée dans 5 % et normalisée dans 34 %).

Une prévalence plus importante de l’hémodialyse en urgence est observée dans notre pays témoignant l’accessibilité de cette technique d’épuration extrarénale. Un diagnostic précoce et une prise en charge rapide et pertinente de ces malades conditionnera leurs pronostics à court et à moyen termes.