Si l’on observe dans le monde une plus grande proportion de femmes atteintes de MRC pré-suppléance, on retrouve une plus grande prévalence des hommes en dialyse. Les parcours pré-dialyse n’ont pas encore été étudiés selon le sexe. Les objectifs étaient de comparer la consommation de soins pré-dialyse des hommes et des femmes et d’identifier les facteurs liés au démarrage en urgence de la dialyse chez les deux sexes.

L’étude a été menée à partir des données du registre REIN appariées au Système National des Données de Santé. Les patients adultes ayant démarré la dialyse en 2015 en France ont été inclus. Les caractéristiques initiales et le parcours des 2 ans pré-dialyse défini par les consultations avec médecins généralistes et néphrologues et les séjours hospitaliers (ambulatoires, relatifs à un problème rénal ou non, de préparation à la dialyse) ont été décrits selon le sexe. Une régression logistique en sous-groupes intégrant les caractéristiques des patients et de consommation de soins a identifié les facteurs associés au démarrage en urgence.

Parmi les 8856 patients inclus (taux d’appariement SNDS de 90,2 %), 3161 (35,7 %) étaient des femmes. Le nombre médian de consultations avec les généralistes dans l’année pré-dialyse était plus élevé chez les femmes (8 vs 7) mais on ne retrouvait pas de différence concernant les néphrologues ou le parcours hospitalier. On identifiait des facteurs de risque associés au démarrage de la dialyse en urgence propres aux hommes : insuffisance respiratoire chronique, moindre autonomie physique et aux femmes : néphropathie à progression rapide.

Malgré un parcours de soins pré-dialyse semblable entre les deux sexes, les caractéristiques des malades au démarrage et les facteurs de démarrage en urgence différaient. Des études portant sur la population MRC en stade 5 qui ne s’oriente pas vers la dialyse mais vers des soins dits conservateurs sont à mener.