L'hémoptysie est une expectoration de sang provenant des voies aériennes sous-glottiques s'extériorisant à la bouche au cours d'un effort de toux. Il s'agit d'un symptôme rare dont il faut préciser la gravité, car en l'absence d'un traitement adéquat, la mortalité dépasse 50 %. Quelle que soit la gravité, il doit entraîner une enquête étiologique qui démarre au lit du patient. Les étiologies sont très nombreuses, mais le cancer et les hémoptysies cryptogéniques sont les plus fréquents dans les pays occidentaux. Dans sa prise en charge, l'angiographie par tomodensitométrie volumique (ATDMV), moins invasive, est devenue incontournable, en dehors de la situation d'hémoptysie menaçante, pour laquelle la fibroscopie bronchique peut être réalisée de première intention. L'ATDMV permet le plus souvent de localiser la topographie du saignement, d'en déterminer la cause et son mécanisme vasculaire. Dans plus de 90 % des cas, l'hémoptysie est liée à l'hypervascularisation systémique bronchique et/ou non bronchique. Dans moins de 5 % des cas, l'origine du saignement est en rapport avec une atteinte de la circulation pulmonaire. Le traitement dépend de l'étiologie. Les patients les plus graves doivent être pris en charge en réanimation dans des centres disposant d'une radiologie interventionnelle et d'une chirurgie thoracique. Le traitement médical des hémoptysies graves est insuffisant. La radiologie interventionnelle guidée par l'ATDMV est le traitement symptomatique de première intention. L'artériographie bronchique avec embolisation permet un contrôle immédiat dans plus de 80 % des cas. La chirurgie en urgence doit être évitée, car elle est associée à une mortalité significative.