O023 - Néphropathie associée à la nutrition parentérale prolongée chez l’enfant – appoint de l’histologie - 04/12/08
C Noto [1],
N Patey-Mariaud de Serre [2],
C Talbotec [1],
M Charbit [3],
J Salomon [1],
O Goulet [1],
V Colomb [1]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – Des complications rénales fonctionnelles sont décrites chez des patients en insuffisance intestinale (II) en nutrition parentérale prolongée (NPP). Le mécanisme en est mal précisé. La charge osmotique, la perfusion d’acides aminés, les traitements néphrotoxiques peuvent être incriminés. Peu de données anatomopathologiques existent. Cette étude rétrospective porte sur les biopsies rénales (BR) d’enfants en NPP.
Matériel et Méthodes. – Onze patients en NPP de plus de 1 an ont été étudiés, d’âge médian 8 ans (1-24) à la date de la BR. La durée médiane de NP était de 6,5 ans (1-14). L’indication de NPP était : entéropathie congénitale (EC, 5), grêle court (GC, 4), maladie de Hirschsprung (MdH, 2). L’indication de BR était : clairance de l’inuline < 80 ml/min/1,73m2 et tubulopathie (7 cas), protéinurie (2), évaluation pré-transplantation intestinale (TxI) (2). Les lésions observées ont été définies comme : lésions tubulo-interstitielles aigües ou chroniques, lésions vasculaires ou sclérose glomérulaire par immuno-fluorescence. Les résultats de l’échographie rénale ont été pris en compte.
Résultats. – Des anomalies histologiques ont été observées chez 6 patients (1 BR avant TxI et 5 pour anomalies fonctionnelles). Un patient avait présenté une nécrose tubulaire aigüe sur déshydratation. Un patient atteint d’EC présentait une glomérulonéphrite a membrano-proliférative. Les 4 autres patients avaient des lésions ischémiques (vacuolisation des myocytes artériolaires) ; 3 d’entre eux avaient aussi des calcifications et des lésions de type osmotique (microvacuolisation tubulaire), avec fibrose interstitielle dans 2 cas. Les patients présentant des lésions histologiques cumulaient un plus grand nombre de cathéters et de traitements néphrotoxiques. Trois sur 6 avaient des anomalies échographiques (aucun patient atteint de MdH) : hyperéchogènicité, reins de petite taille et mauvaise différentiation corticomédullaire.
Conclusions. – Les lésions rénales observées chez les enfants en NPP ne sont pas spécifiques. Elles sont probablement multifactorielles. La microvacuolisation tubulaire est considérée comme une conséquence de la toxicité rénale des solutés hyperosmolaires administrés I.V (immunoglobulines, produits de contraste). Les solutés hyperosmolaires comme les mélanges de NP, pourraient être responsables de telles lésions, qui ne sont pourtant pas observées chez tous les patients de cette étude. Les lésions peuvent n’être précédées d’aucune anomalie biologique. La TxI, traitement alternatif de l’II, comporte un risque rénal élevé. C’est pourquoi une BR semble un élément indispensable de surveillance des patients en II définitive, en particulier lors du bilan pré-TxI, afin de réduire l’utilisation des médicaments néphrotoxiques autant que possible et de permettre l’interprétation correcte d’éventuelles lésions observées après TxI.
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Vol 22 - N° S1
P. 35 - novembre 2008 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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