O034 - La leptine augmente la perméabilité épithéliale intestinale - 04/12/08
Introduction et But de l’étude. – L’hypertrophie du tissu adipeux viscéral (TAV) pourrait être impliquée dans le développement de pathologies associées à l’obésité, comme l’insulino-résistance, le diabète ou le cancer. Les interactions entre le TAV et les cellules de l’épithélium intestinal ont été peu caractérisées. L’adipocyte, par la sécrétion d’adipokines et de facteurs de croissance, pourrait l’intégrité de la barrière épithéliale intestinale. Le but de cette étude était d’étudier l’effet de la leptine sur la perméabilité paracellulaire des CEI.
Matériel et Méthodes. – In vitro, des monocouches cellules épithéliales coliques (HT29-clone19A et Caco-2), polarisées et différenciées, ont été cultivées sur des membranes semi-perméables (Transwell) délimitant un compartiment apical et basal. Les expressions des ARNm des récepteurs de deux adipokines spécifiques : la leptine et l’adiponectine et de deux cytokines TNF-alpha et de l’IL-6, ont été quantifiées par RT-PCR en temps réel sur ces cellules. Au temps T0h, ces adipokines ont été ajoutées à 10 ng/ml dans le compartiment basal (0, 1, 10, 100 ng/mL pour la leptine). La résistance transépithéliale (TER) a été mesurée à T0h, T3h et T6h avec un voltohm-mètre et exprimée comme la variation moyenne (Ohm.cm-2) de la valeur initiale observée à T0h. L’effet de la leptine sur localisation cellulaire de la protéine des jonctions serrées ZO-1 a été analysée par Immunofluorescence indirecte. In vivo, des rats Wistar (225-250 g) ont été mis à jeun pendant une nuit, avant l’injection intra-péritonéale (i.p.) de sérum physiologique seul ou contenant 50 µg de leptine. Les animaux ont ensuite reçu par gavage une solution de 51Cr-EDTA (0,7 µCi). L’urine des rats a été recueillie pendant 6 heures pour le comptage de la radioactivité. La perméabilité intestinale est exprimée en pourcentage de radioactivité retrouvée dans l’urine.
Résultats. – Les cellules épithéliales coliques étudiées exprimaient les récepteurs des adipokines recherchées. Hormis l’adiponectine, la leptine, l’IL-6 et le TNF-alpha induisaient une forte diminution de la TER de ces cellules (ANOVA, p < 0,01, n = 4). L’effet de la leptine sur la TER était dose dépendant et significatif dès 1 ng/ml (ANOVA, P < 0,05, n = 5). Le traitement des cellules par la leptine (100 ng/ml) pendant 6 heures entrainait une délocalisation de ZO-1. L’injection i.p. de leptine à des rats augmentait significativement la perméabilité intestinale en comparaison aux contrôles (1,6 ± 0,3 % vs 0,7 ± 0,3 %, P < 0,05, n = 8).
Conclusions. – Nos données montrent pour la première fois, qu’une adipokine, la leptine, augmente la perméabilité paracellulaire de l’intestin in vivo chez des rats et in vitro sur des cellules épithéliales coliques humaines. Cet effet implique une délocalisation de ZO-1 et en conséquence une probable ouverture des jonctions serrées. Ces résultats suggèrent un effet potentiellement délétère du TAV sur l’intégrité de la barrière épithéliale intestinale.
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Vol 22 - N° S1
P. 40 - novembre 2008 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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