O039 - Les acides gras libres jouent un rôle dans la mise en place de la résistance à l’insuline pendant le jeûne et modulent la reprise alimentaire par un effet direct sur le cerveau - 04/12/08
N Marsollier [1],
C Cansell [1],
L Pénicaud [2],
C Magnan [1],
C Cruciani-Guglielmacci [1]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – Le rôle des nutriments en tant que molécules informatives, ou « nutrient sensing », est fondamental pour le contrôle de l’homéostasie énergétique, et toute modification des concentrations circulantes en nutriment est détectée au niveau du système nerveux central (SNC) par des neurones sensibles aux nutriments. Au cours d’un jeûne de 24 h, la lipolyse est stimulée et la concentration plasmatique en acides gras libres (AGL) triple, ce qui fournit de l’énergie pour les muscles via la β oxydation. De plus, au niveau du foie, les AGL sont convertis en corps cétoniques, un substrat alternatif pour le cerveau. On observe également une résistance à l’insuline. Dans cette étude nous avons testé si l’effet des AGL sur le cerveau module la sensibilité à l’insuline et la prise alimentaire suite à la renutrition des animaux après 24 h de jeûne.
Matériel et Méthodes. – Nous avons constitué un groupe de rats témoins nourris et trois groupes de rats à jeun 24 h : un groupe contrôle, un groupe perfusé d’acide nicotinique (AN), un inhibiteur de la lipolyse, dans la veine jugulaire, et enfin un groupe ayant 2 perfusions, AN dans la veine jugulaire plus Intralipid/héparine (IL) dans l’artère carotide en direction du cerveau. Ce dernier groupe permet d’obtenir un modèle de rats à jeun ayant une augmentation des AGL au niveau du cerveau uniquement. Les concentrations plasmatiques en AGL et en corps cétoniques ont été mesurées tout au long de l’étude, et nous avons pratiqués des tests de tolérance à l’insuline. Chez d’autres animaux nous avons mesuré la prise alimentaire 3 heures après la renutrition.
Résultats : La perfusion d’AN, seule ou associé à la perfusion intracarotidienne d’IL, diminue les AGL et les corps cétoniques circulants jusqu’à atteindre les valeurs des témoins nourris. La sensibilité à l’insuline est augmentée dans le groupe AN, qui ne présente pas d’augmentation de l’activité lipolytique, comparée aux témoins à jeun. En revanche le groupe AN + IL présente une sensibilité à l’insuline plus faible, similaire à celle des témoins à jeun. De même, lors de la renutrition, les rats AN présentent une prise alimentaire plus élevée, tandis que les rats AN + IL ont une prise alimentaire similaire aux témoins à jeun.
Conclusions. – Ces résultats suggèrent que les AGL sont des molécules informatives capables de moduler la sensibilité à l’insuline pendant le jeûne et la prise alimentaire au moment de la renutrition.
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Vol 22 - N° S1
P. 43 - novembre 2008 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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