P007 - Impact de prébiotiques sur le développement de la réponse allergique à l’ovalbumine chez la souris - 04/12/08
Introduction et But de l’étude. – Les allergies alimentaires concernent 8 % des enfants, celle envers l’œuf constituant 34 % des cas. Une stratégie de prévention pourrait sensiblement diminuer ce risque. L’utilisation de prébiotiques dans les préparations pour nourrissons a récemment été proposée pour la prévention de dermatites atopiques (Moro et al., 2006) mais aucune étude à ce jour n’a testé son efficacité dans le contexte de la prévention d’allergies alimentaires spécifiques. Le but de l’étude était d’étudier les effets d’oligosides prébiotiques (Préb+) sur le développement de la réponse allergique à l’ovalbumine (Ova).
Matériel et Méthodes. – 30 souris gestantes Balb/c ont été divisées en 2 groupes en fonction du régime alimentaire (aliment contenant ou non un mélange de GOS/inuline : 4 % ; 9/1). 37 souriceaux femelles ont été répartis en 4 groupes : Préb-/Ova- ; Préb-/Ova+ ; Préb+/Ova- et Préb+/Ova+. Les oligosides ont été distribués aux 2 lots Préb+ par gavage (4) à partir de 2,5 semaines de vie puis dans l’aliment dès le sevrage. À partir de 6 semaines de vie et 2 fois par semaine les souris Ova+ ont été immunisés par voie intra-gastrique (IG) avec de l’ovalbumine (1 mg), les « Ova- », recevant une injection IG de PBS. La toxine du choléra a été utilisée comme adjuvant pour favoriser la réponse allergique (Kim et al., 2005).
Les immunoglobulines E, G1, G2a spécifiques anti-OVA, les profils cytokiniques des lymphocytes T (IL4 et IFN-gamma) au niveau de la rate, l’histamine ont été mesurés en cours et/ou fin de protocole. La perméabilité intestinale en Chambres de Ussing a été déterminée sur des segments intestinaux. Enfin, une analyse de la flore fécale (bactéries totales, lactobacilles et bifidobactéries) fécale (PCR) a été réalisée sur les animaux.
Résultats. – Une réaction allergique avec des signes cliniques et une production d’IgG1 et IgG2a spécifiques et d’histamine a effectivement été induite par l’OVA. Les IgE spécifiques ne sont cependant produites qu’en faible quantité chez une petite partie des animaux. La présence d’oligosides dans l’aliment des souris OVA+ accélère la production des Ig avec une induction simultanée, dès J13, des IgG1 et IgG2a (vs J20 et J27 pour IgG1 et IgG2a, respectivement dans le lot Préb-). La production de cytokines est accrue dans le groupe Préb+ (vs Préb-). Enfin, les oligosides stimulent la population de lactobacilles en début de vie des souris (J17/18) tandis que seules les bactéries totales restent plus élevées chez les souris recevant des oligosides au-delà de J40
Conclusions. – Une réponse allergique à l’ovalbumine est observée chez notre modèle animal de souris Balb/c. Les signes cliniques ne sont pas modifiés par la présence de prébiotiques dans le régime. En revanche ils affectent les cinétiques de production des IgG2a et d’IgG1. En effet, l’absence de prébiotiques se traduit par une production d’IgG2a retardée par rapport à celle d’IgG1 traduisant l’établissement d’une allergie suivie d’une réaction de tolérance. En revanche, la consommation de prébiotiques entraîne une production immédiate d’Ig2a et d’IgG1 signifiant l’établissement simultané d’une allergie et d’une tolérance mais cette dernière est insuffisante pour contrebalancer la réponse allergique.
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Vol 22 - N° S1
P. 57 - novembre 2008 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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