P019 - Effets à court et long termes de l’ingestion d’un régime à faible ou forte teneur en protéines par la truie gestante sur le développement du tractus gastrointestinal de la descendance. Résultats préliminaires. - 04/12/08
P Guilloteau [1],
P Pietrzak [2],
A Kotunia [3],
M Mickiewicz [2],
L Le Normand [1],
G Savary [4],
L Delaby [5],
I Lang [6],
C C Metges [6],
R Zabielski [2]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – L’exposition du jeune à un déséquilibre nutritionnel en périodes fœtale et neonatale peut entraîner une prédisposition à une forte adiposité viscérale et des complications à l’âge adulte peuvent apparaître. Beaucoup de données sont disponibles au niveau métabolique, mais elles restent très rares au niveau du tractus gastrointestinal (GIT). L’étude a pour objectif de mesurer les effets de la teneur protéique du régime distribué à des truies gestantes sur le développement du GIT et des activités enzymatiques de l’intestin grêle, chez leur descendants.
Matériel et Méthodes. – Les truies (n = 30) reçoivent l’un des 3 régimes isoénergétiques différant par leur teneur en protéines [30 % (HP), 6 % (LP) et 12 % (C ou témoin)] pendant toute la durée de la gestation. Les porcelets (n = 149) restent tous sous la mère pendant 1j (ingestion du colostrum), et sont abattus à l’un des stades suivant : 1, 28 (avant sevrage) et 186j. Dès l’age de 1j, ceux des 2 derniers groupes sont placés sous des mères nourricières recevant le régime C. Juste après l’abattage, les différentes parties du GIT (et glandes annexes) sont pesées et/ou mesurées et des échantillons de tissus sont prélevés rapidement, congelés dans l’azote liquide et conservés à -20 °C jusqu’aux analyses.
Résultats. – La proportion de petits poids de naissance (< 1,15 kg, LBW) est augmentée avec le régime LP (+19 %) et surtout HP (+39 %) et celle de gros poids (> 1,4 kg, HBW) est diminuée. Pendant toute la durée de l’expérience, le régime de la mère n’a pas d’influence sur le poids relatif (% poids vif, PV) de l’estomac, du pancréas et de l’intestin grêle. En revanche, le poids de naissance affecte leur développement [(5,3 et 4,7 g/kg PV chez HBW et LBW respectivement vs 4,9 chez les poids de naissance moyens (MBW), pour l’estomac, à l’âge de 186j, P < 0,05)]. Globalement aux 3 stades d’age, comparée au régime C, la longueur relative de l’intestin grêle tend à être inférieure (P < 0,10). Le rapport muqueuse/muqueuse+musculeuse augmente de 12 % avec les régimes HP et LP (P < 0,05) et diminue chez les porcelets LBW par rapport aux MBW (P < 0,05). L’activité relative (UI/kg PV) de la lactase, aminopeptidase N et saccharase n’est pas modifiée par le régime de la mère, en revanche celle de la lactase tend à décroître avec LP (-73 %, P < 0,10). Pour toutes les enzymes étudiées ces activités sont augmentées chez les LBW comparées aux MBW (2,9 et 1,9 fois respectivement pour la lactase et la maltase, P < 0,05) ce qui est principalement du aux résultats obtenus dans le jejunum [incluant aussi une augmentation relative (160 %) des protéines de ce segment (P < 0,05)].
Conclusions. – L’ingestion d’un régime désiquilibré en protéines par la mère en gestation entraîne des modifications des poids de naissance, du poids des organes du GIT et des activités enzymatiques intestinales chez la descendance, à court et long termes.
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Vol 22 - N° S1
P. 63 - novembre 2008 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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