P022 - L’expression de MuRF1 et atrogin-1 dans le muscle pectoral du poulet est régulée par les modifications journalières des apports en lysine ou en protéines / énergie - 04/12/08
S Tesseraud [1],
S Boussaid [1],
I Bouvarel [2],
S Métayer Coustard [1],
A Collin [1],
I Seiliez [3],
C Leterrier [4]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – De récentes études ont montré l’importance de l’expression des gènes MuRF1 et atrogin-1 dans le contrôle de la protéolyse musculaire (1). Ces E3-ubiquitine ligases nommées atrogènes sont surexprimées dans des conditions atrophiques (diabète, cancer…). Elles sont impliquées dans l’ubiquitinylation des protéines destinées à la dégradation protéasomale et leur régulation met en jeu des voies de signalisation stimulées par l’insuline et IGF1 (1). Les acides aminés régulent aussi l’expression de atrogin-1, au moins in vitro (2, 3). La régulation nutritionnelle de MuRF1 et atrogin-1 restant peu connue, notre objectif est d’explorer l’effet de variations d’apports alimentaires sur leur expression.
Matériel et Méthodes. – Des poulets sont soumis à partir de 10 J à des programmes d’alimentation séquentielle (alternance de 2 régimes de caractéristiques différentes, donné chacun pendant 24 h sur des cycles de 48 h) pour modifier leur métabolisme à court terme. Nous avons d’abord choisi un modèle simplifié d’alternance des apports en un seul nutriment, la lysine (aliments isoénergétiques et isoprotéiques) (Expt1). Nous avons ensuite utilisé un modèle plus complexe d’alternance des apports en protéines (P) et/ou en énergie (E), avec un protocole permettant de dissocier les effets P et E (Expt2). Les poulets sont sacrifiés après 7 (Expt1) ou 2 (Expt2) cycles d’alimentation séquentielle et les muscles pectoraux sont prélevés. Nous mesurons l’expression de MurF1 et atrogin-1 (qRT-PCR) et l’activation potentielle des voies de signalisation ‘Forkhead box-O transcription factors’ (FOXO) et ‘target of rapamycin’ (TOR) (Western Blot).
Résultats. – Expt1. MurF-1 est fortement surexprimé (2 fois) suite à une carence transitoire en lysine, les résultats étant moins tranchés pour atrogin-1. Nous enregistrons des changements concomitants de phosphorylation de FOXO et/ou TOR, indiquant l’implication de ces voies dans le contrôle des atrogènes. Expt2. L’expression de MurF1 et atrogin-1 est modifiée par l’alternance des régimes variant en protéines (surexpression avec le régime pauvre en P, P-) et en énergie (moindre expression avec le régime riche en E, E+). Des modifications d’expression de ces atrogènes sont retrouvées dans l’alternance des régimes mixtes E-P+ et E+P- pour atrogin-1 mais pas pour MurF1, pour lequel les effets P et E semblent se compenser. L’effet particulièrement important des variations d’apport en protéines sur atrogin-1 est cohérent avec les données in vitro montrant un contrôle de cet atrogène par les acides aminés (2, 3).
Conclusions. – MurF1 et atrogin-1 sont sensibles aux variations journalières d’apports alimentaires, pouvant contribuer aux modifications à court terme de la protéolyse induites par la consommation d’aliments différents. Ces résultats originaux nous informent sur certains mécanismes d’adaptation qui pourraient avoir des applications en chrononutrition.
(1) Sandri et al. 2004. Cell 117 : 399-412. (2) Tesseraud et al. 2007. BBRC 357 : 181-6. (3) Herningtyas et al. 2008. BAA 1780 : 1115-20.
Plan
© 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 22 - N° S1
P. 64-65 - novembre 2008 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?