P041 - Effet d’une supplémentation en glutamate de sodium sur la physiologie gastro-intestinale et le métabolisme chez le rat - 04/12/08
C Boutry [1],
C Bos [1],
H Matsumoto [2],
D Azzout-Marniche [1],
D Tomé [1],
F Blachier [1]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – L’hypothèse de cette étude est que le glutamate de sodium (MSG), comme d’autres acides aminés tels que la leucine et l’arginine, pourrait exercer des fonctions signal et/ou des effets métaboliques. On retrouve en effet des récepteurs au glutamate dans la cavité orale, la paroi gastro-intestinale et le pancréas, récepteurs qui pourraient moduler la physiologie gastro-intestinale avec d’éventuelles répercussions sur le métabolisme protéique systémique. Le but de cette étude était de caractériser chez le rat les effets du MSG à des doses nutritionnelles plausibles.
Matériel et Méthodes. – 86 rats Wistar mâles ont été euthanasiés après ingestion d’un repas test supplémenté ou non en MSG. Les animaux étaient répartis en quatre groupes afin d’étudier l’effet aigu ou chronique (15 jours) de la consommation de MSG. Les rats ont été sacrifiés 1, 2 ou 5 h après le repas. Afin de mesurer le devenir digestif et métabolique de l’azote alimentaire dans les tissus et l’urée, nous avons utilisé un repas test contenant des protéines marquées au 15N. Nous avons de plus déterminé les concentrations en acides aminés dans les contenus gastriques et intestinaux, le plasma et les urines. Nous avons enfin mesuré les activités glutaminase et glutamine synthétase (GS) dans le muscle et la muqueuse intestinale.
Résultats. – Une supplémentation en MSG durant 15 jours n’a pas entraîné de différence significative de prise alimentaire, de gain de poids, de composition corporelle ou de leptinémie. L’ingestion de MSG en aigu diminuait de 8 % la progression du bol alimentaire dans l’intestin, mais était sans effet sur la vidange gastrique. Une supplémentation aiguë en MSG a entraîné une augmentation de la concentration en glutamine de 23 % dans le plasma 2 h après le repas et de 309 % dans les urines 5 h après le repas. Cette augmentation était associée à une stimulation de 52 % de l’activité GS dans le muscle et une diminution d’environ 20 % de l’activité glutaminase dans la muqueuse intestinale après ingestion de MSG. Le devenir métabolique de l’azote du repas n’était pas affecté par la supplémentation en MSG : les pertes désaminatives et les taux d’incorporation dans les tissus ne différaient pas entre les groupes. Cependant, une supplémentation chronique en MSG augmentait de 13 % la quantité de protéines dans la muqueuse intestinale. Cette augmentation ne semblait pas associée à une modulation des taux de dégradation protéique évalués par l’excrétion urinaire de 3-méthyl-histidine.
Conclusions. – Deux semaines de supplémentation en MSG n’ont pas d’effet sur la consommation et le poids des animaux. L’ingestion de MSG ralentit le péristaltisme intestinal sans effets sur la vidange gastrique. Administré sans adaptation préalable, le MSG entraîne une augmentation de la glutamine circulante qui coïncide avec une diminution de l’activité glutaminase intestinale et une augmentation de l’activité GS musculaire. Cependant, ces effets observés en aigu ne sont pas observés chez les animaux recevant du MSG de manière chronique.
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Vol 22 - N° S1
P. 74 - novembre 2008 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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