P075 - Comparaison de l’effet satiétogène de charges glucidique, lipidique ou protéique isopalatables et de même densité énergétique - 04/12/08
M Potier [1],
G Fromentin [1],
A Lesdema [1],
R Benamouzig [2],
C Martin-Rouas [3],
D Tomé [4],
A Marsset-Baglieri [4]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – La compréhension des mécanismes de régulation de l’appétit semble être un enjeu majeur face à la croissance de l’obésité. Le développement d’aliments ayant des propriétés satiétogènes apparaît être un moyen de réduire la prise énergétique en diminuant la sensation de faim ressentie lors de privations énergétiques trop importantes. De nombreuses études ont montré que parmi les 3 macronutriments, les protéines auraient l’effet satiétogène le plus important. Cependant, des contradictions subsistent de par la diversité des protocoles employés. Peu d’études ont jusqu’à présent comparé l’effet sur la satiété des protéines, glucides et lipides dans des conditions isoénergétiques, isovolumiques et isopalatables. Le but de cette étude est donc de comparer chez l’homme sain, les effets sur la satiété des 3 macronutriments dans de telles conditions.
Matériel et Méthodes. – 56 sujets, âgés de 31,2 ± 12,16 ans et d’IMC moyen 20,98 ± 1,7 kg/m2 ont été recrutés. Chaque sujet a participé à 4 séances de tests randomisées, une séance par macronutriment et une séance contrôle. Les macronutriments ont été consommés sous forme de boissons de 250 ml et 250 kcal. Au cours de chaque séance, les volontaires devaient consommer en totalité la charge fournie et leur prise énergétique lors d’un déjeuner servi à volonté et durant 24 heures a ensuite été mesurée. Les sujets étaient répartis en 2 groupes : le 1er groupe (T0) consommait la charge immédiatement avant le déjeuner et le 2e (T1) la consommait 1 heure avant.
Résultats. – Pour le groupe T0, nous avons observé une diminution significative de la prise énergétique au déjeuner avec les protéines et les glucides par rapport au contrôle. L’énergie totale ingérée charge + déjeuner est significativement plus élevée avec les lipides. Sur 24 heures, il n’y a pas de différence entre le contrôle et les 3 charges, en incluant ou non la valeur énergétique de la charge dans l’énergie totale ingérée. Dans le groupe T1, aucun effet des charges sur la consommation énergétique du déjeuner et de la journée n’a été observé. L’énergie totale charge + déjeuner est supérieure au contrôle avec les protéines et les lipides. Dans les 2 groupes, il n’y a pas de différence significative entre les charges.
Conclusions. – Nos résultats ne permettent pas de confirmer l’effet satiétogène supérieur des protéines sur les autres macronutriments. À la différence de nombreuses études employant comme charges des aliments courants riches en un des trois macronutriments, nos charges étaient des aliments nouveaux pour les sujets. D’après la notion de « learned satiety » selon laquelle l’influence d’un aliment sur l’appétit n’est pas inné mais le fruit d’un apprentissage, nous pouvons envisager l’hypothèse selon laquelle il serait nécessaire d’introduire dans ce type de protocole employant des charges inconnues une période de familiarisation avec les charges. Cela permettrait d’éviter l’effet de découverte pouvant « masquer » l’effet satiétogène potentiel des produits.
© 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 22 - N° S1
P. 91 - novembre 2008 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?